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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

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Jatta, Giovanni: A M. François Lenormant
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https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0023

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A M. François Lenormant.

Cher Monsieur,

Je vous remercie de l’hospitalité que vous avez bien voulu donner à ma lettre de
l'année dernière dans la Gazette Archéologique. Je regi'ette seulement que les obser-
vations que vous y avez jointes paraissent en désaccord avec le contenu de cette
lettre, tandis qu’en réalité ma manière de voir et la vôtre sont presque également
concordantes. Ceci tient à ce que je n’ai pas entièrement développé ma pensée,
comptant que le lecteur se référerait aux remarques antérieurement faites par moi
ailleurs (1) sur la façon dont doivent être envisagées les scènes du genre de celle de
la peinture de vase publiée dans la pl. 19 de la Gazette de 1880.

Pour bien montrer qu’il n’y a pour ainsi dire aucune différence au fond entre votre
opinion et la mienne, il me suffira, après avoir rappelé que vous voyez dans la pein-
ture en question une de ces représentations « d’hétaires idéalisées, allégorisées et
« comme typifiées, auxquelles se complaisaient habituellement les artistes de l’épo-
« que macédonienne et alexandrine (2), » de reproduire ici ce que je disais de la
même peinture dans mon Catalogo délia Collezione Jatta (3) : « Elle me confirme
« de plus en plus dans l’opinion déjà émise sur la manière d’entendre de telles
« représentations qui symboliquement nous présentent le nombre des Grâces, mais
« qui effectivement ne sont que l’expression de scènes de la vie commune et amou-
<( reuse. Et ici j’ajoute qu’en de telles circonstances on pouvait tout naturellement
« adopter le symbole des Grâces pour indiquer proprement la nature des faveurs
« dont les donateurs se regardaient comme les obligés envers leurs belles amies.
« Retenons donc les trois femmes pour les trois Charités, qui, au sortir du bain,
« se parfument d’onguents aux suaves odeurs, se parent et se vêtissent; mais sous
« cette allégorie elles nous apparaîtront comme des hétaires, aussi bien que celles
« du n° 542. »

Quant à l’explication de M. Ileydemann (4), qui ne reconnait dans ces femmes que
de simples mortelles, bien qu’un Satyre se voie en leur compagnie, peut-être
s'amusant à les effrayer, peut-être leur servant d'une tor, j’ai aussi quelques obser-
vations supplémentaires à présenter à son sujet. J’admets bien, sur la foi des
preuves que nous en offre l’antiquité figurée, que certaines scènes de la vie com-

(1) Catalogo Jatta, p. 320; Ann. de l'Inst-
arch., t. XLII, 1870, p. 325 et s., pl. S.

(2) Galette archéologique, 1880, p. 116.

(3) P. 320, n° 654.

(4) Bullet. de l'Inst. arch., 1872, p. 221.
 
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