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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

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Plicque, Albert Faron: Vase découvert à Lezoux (Puy- de- Dôme)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0026

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— 18 —

recueillir des pièces intactes. Il n’a malheureusement pas laissé la moindre note sur
toutes les merveilles exhumées de son temps, et qui n’ont revu le jour que pour être
irrévocablement détruites.

Tel est le sol privilégié que j’explore depuis moins de trois années, qui m’a déjà
livré d’admirables objets et de curieux documents que je veux tenter de faire con-
naître. Mais avant de décrire l’une de mes récentes trouvailles, je x’ésumerai rapide-
ment les principaux faits qui me paraissent ressortir de mes recherches.

■Vers le milieu du icr siècle., au plus tôt sous le règne de Claude, et au plus tard
sous celui de Néron, des artistes grecs fondèrent à Lezoux de vastes fabriques de
poteries. Dès l’origine, ces officines dispersées le long des grandes voies de commu-
nication acquirent un développement linéraire de douze kilomètres environ. Il res-
sort de là que les poteries furent fabriquées dès ce moment en quantités telles que
tout le pays arverne n’aurait pules consommer, et qu’elles devaient, par conséquent,
s’exporter jusque dans des contrées lointaines. Je n’ai donc pas été surpris d’appren-
dre que ces produits de la première heure, qui ont des caractères très spéciaux, se
retrouvent à Cologne. C’est mon collaborateur, M. E. de Bourgade, qui l’a constaté.
Les plus merveilleux ouvrages sortirent des mains de ces artistes fondateurs, qui de
près ou de loin se rattachaient à l’école de Zénodore.

Cette période que je nomme gallo-grecque, à cause de la part importante qu’y
prirent aussi les Gaulois, se prolongea jusqu’au règne de Domitien. A la fin du
Ier siècle, les Latins apportèrent le secret de la fabrication des poteries rouges à
couverte vitrifiée, et on renonça aux anciens procédés, soit par un caprice de la
mode, soit parce que les poteries nouvelles présentaient un degré supérieur d’imper-
méabilité.

La période des poteries rouges, que tout le monde connaît, dura à Lezoux jusqu’à
la première invasion barbare du iue siècle, et les produits de cette fabrique inondè-
rent le monde occidental romain. J’ai reconnu sur les bords de l’Ailier quatre ports
d’embarquement, mais les grandes voies romaines avaient aussi leur part dans la
dispersion de nos produits céramiques.

Grâce à des documents précis, tels que des superpositions constantes de poteries
et des médailles à fleur de coin retrouvées dans les fondations des fours et des habi-
tations, j’ai pu classer et distinguer les poteries de Trajan, d’Hadrien, d’Antonin,
de Marc-Aurèle et de Commode. Au delà, c’est déjà la décadence, et malgré de
rares exceptions, on peut dire que la production industrielle à outrance a tué
l’art.

La ville antique a péri de fond en comble au m” siècle, à la suite de la première
irruption des barbares. Partout j’ai retrouvé les restes de malheureux, égorgés et
privés de sépulture, souvent ensevelis sous les ruines de leurs demeures incendiées.
 
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