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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

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Lenormant, François: Notes archéologiques sur la terre d’Otrante
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https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0059

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s’ouvre au milieu de la face est du monument. Celle que l’on voit sur le
petit côté nord a été pratiquée en démolissant une partie de la muraille,
lorsque le vieux sanctuaire du paganisme fut transformé, à l’époque byzan-
tine et vers lexe siècle, en une chapelle chrétienne dédiée à saint Séminien.
Le monument subit alors, en même temps qu’une appropriation nouvelle,
une sorte de restauration grossière. Aux piliers informes, et probablement
plus ou moins carrés, qui devaient soutenir à l’intérieur les dalles du toit
au point de leur jonction supérieure, on substitua de petites colonnes de
marbres de diverses couleurs, avec des chapiteaux disparates de travail
romain, auxquelles on superposa des fragments de l’architrave d’un temple
dorique grec en pierre calcaire, le tout emprunté aux ruines voisines de
Yeretum. En même temps les parois intérieures de l'édifice furent revêtues
d’un enduit sur lequel on peignit de grandes figures de saints, d’une fièrc
tournure, accompagnées d’inscriptions grecques, dont il subsiste encore
des lambeaux bien reconnaissables, quoique encroûtés d’humidité et de
fumée.

Les archéologues de la Terre d’Otrante ont assez abondamment disserté
dans les dernières années sur ce curieux édifice (1), et la plupart d’entre eux,
il faut leur rendre cette justice, en ont reconnu le caractère si manifeste-
ment préhellénique, signalant son analogie avec le temple du mont Ocha.
Quelques-uns cependant se sont laissés égarer par les indications fantas-
tiques d’une inscription en vers latins, gravée en 1523 au-dessus de la porte
de l’église voisine de San-Giovanni, inscription qui peut faire le digne pen-
dant de celle de la chapelle de Sainte-Croix à Montmajour, près d’Arles.
Cette inscription représente, en effet, le monument des Cento Pietre comme
le mausolée triomphal d’un général italien qui aurait péri là dans une
grande bataille livrée victorieusement aux Sarrazins débarqués au Capo
di Leuca, sous un empereur du nom de Charles (Charlemagne ou Charles
le Chauve), lequel aurait été présent à la bataille, et cela à une date
•pii, de quelque façon qu’on l’entende, est absurde et eût dû suffire
pour faire juger de la valeur des faits auxquels l’inscription fait allusion,

(1) Voy. entre autres ce qu’en a dit le duc de j sione dci monumenti al Consiglio provinciale,
Castromediano dans la Relaziona délia Commis- I en 1871.
 
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