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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

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Lenormant, François: Notes archéologiques sur la terre d’Otrante
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https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0060

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52

et que certains historiens du pays, au xvif et au xviii0 siècle, développent
complaisamment (1). Voici, en effet, les termes mêmes de l’inscription qui a
servi de point de départ de toutes les narrations sur la grande bataille de
Patù :

Praesidio Divi hic Carulus rex acjmine multo
Viribus afflixit Mauria bella duce.

Tum struxit templwn cid Sancti decus ipse Johannis.

Sexcentis decimus septimus annus erat,

Relliquias hic clamas diu cui scire licebat,

Per longum tempas nullibi rumor erat.

Yicarius Francisco Antonio praesule dixjno
Primum Antonius reperit ipse tamen.

Le vers qui exprime la prétendue date est ambigu. L’auteur de cette mé-
chante poésie a-t-il voulu indiquer l’an 617 de F ère chrétienne? On a peine
à croire qu’il ait pu s’imaginer que les roisVt empereurs du nom de Charles
et les invasions sarrazines en Italie appartenaient au commencement du
va0 siècle. A-t-il voulu dire que les faits s’étaient passés 617 ans avant lui,
avant 1523? Mais dans ce cas la date exprimée serait celle de 906, qui
n’est guère plus raisonnable et ne montre pas plus de connaissance de
l’histoire.

Quoi qu’il en soit, cette légende misérable, curieux écho du retentisse-
ment qu’avaient eu chez les Italiens les fictions de notre cycle épique caro-
lingien, n’a pu se former et se localiser sur le vieux monument dont l'ori-
gine était oubliée, qu’à une époque où l’on ne se souvenait plus que la
Terre d’Otrante, comme les provinces voisines, n’avait jamais fait partie
de l’Empire d’Occident, mais dépendait de Byzance à l’époque des empe-
reurs de la famille de Charlemagne, dont aucun ne mit les pieds dans ces
contrées. Quand même, d’ailleurs, elle aurait pu supporter un peu mieux
l’examen, il suffirait pour l’écarter de jeter les yeux sur l’édifice auquel elle

(1) lasselli, Antichità di Leuca, 1. II, chap.
xn ; Marciano, Descrizione délia protincia di
Terra d'Otranio, 1. III, cliap. xlix-; Pirreca, Sto-

ria délia Madonna di Leuche; voy. encore G.
Arditi, La Leuca Salentina, p. 73 et suiv.
 
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