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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

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Robiou, Félix: L’Apollon des mystères dans les textes littéraires de l’antiquité
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https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0062

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attaché à la ville de Delphes (1), Plutarque qui vivait à une époque où l’enseigne-
ment des mystères dionysiaques avait acquis tout son développement, qui enfin s’v
était fait initier et lui demeurait profondément sympathique, est tout naturellement
celui dont nous devons espérer quelque révélation à cet égard. Sans doute, il
admettait en principe la loi du silence imposé cà ce sujet (2), mais il était difficile que
dans une si grande variété de travaux, historiques, moraux et religieux, rien ne lui
en échappât.

Dans le passage (3) où il parle des restes de Dionysos (-à tôü Auvûsôu Xsfcjav» ), mon-
trés par les Delphiens auprès de l'oracle d’Apollon, il ajoute que les "Ostii célèbrent,
dans le même temple d’Apollon, un sacrifice secret, en concordance (o-av) avec les
rites par lesquels les Thyiades « éveillent le Licnitès » (Bacchus dans le van).
Ce n’étaient donc pas seulement les vestiges d’un culte antique, mais la pra-
tique d’un culte mystérieux de Bacchus qui restait attachée au temple de Del-
phes et à l’adoration d’Apollon lui-même, puisque Pausanias dit expressément
que les Thyiades célèbrent sur les sommets du Parnasse le culte orgiastique
de Dionysos et d’Apollon (4). Or, selon Plutarque lui-même, la saine interpré-
tation du personnage d’Apollon consiste à le regarder comme l’âme du soleil,
auteur à la fois de la naissance et des aliments, de l’être et de la pensée (5), en
d’autres termes du monde physique et du monde des âmes. Une telle doctrine
implique la corrélation intime entre Apollon et Bacchus, lequel était à la fois dieu
de la vie terrestre, par l’élément humide (6) qui en est la condition universelle, et de
la vie future des âmes, en tant qu’arrivé au séjour des morts. Ces courts passages
confirment donc l’union des deux mythes, que les monuments nous avaient signalée ;
mais Plutarque est surtout explicite, quoique bien incomplet sans doute, sur
la question de l’enseignement relatif à la vie future dans les mystères de Bac-
chus.

a On persuade à beaucoup de gens, dit-il (7), que rien de mal ni de fâcheux
<( n’arrive après la mort. Tu ne crois pas cela, toi qui es initiée à l’enseignement
« traditionnel (s xorpts; Aîvoc) et, comme moi-même (a yjvtagsv àXXi^Xsi; il kowüwôDvte;)
« aux symboles mystiques du culte orgiastique de Dionysos. Songe bien que Pâme
« immortelle est ici comme sont des oiseaux dans leur cage. Si elle vit longtemps
« dans un corps, si elle s’est apprivoisée à cette vie par la longueur du temps et la

(1) Vov. les chap. 1 et 35 du Traité d’Isis et
d’Osiris.

(2) De defect. orac., ti.

(3) De Is. et Osir., 55.

(4) T(;> Aiov*j<7<o ‘xxi t/7) AtréXXftm paîvovntt (Pau-
san., X, 32, 5).

(5) De defect. orac., 7 et 42.

(6) Plutarch., De Is. et Osir., 35.

(7) Consolât, admulier.. 10.
 
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