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Lenormant, François: Notes archéologiques sur Tarente
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0158
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Malheureusement les fouilles actuelles, entreprises uniquement dans
un but de spéculation, se font de la façon la plus brutale et la plus irré-
gulière. Nulle part on n’y procède avec une méthode scientifique, on n’en
dresse de ces procès-verbaux qui sont toujours si instructifs. On excave
tumultuairement les tombes antiques, on en tire tout ce que l’on peut et
on les recouvre de terre pour en ouvrir d’autres. On ne prend même pas
soin de noter les objets qui ont été trouvés ensemble, de manière à en
tirer des synchronismes et des indications d’époque. Et dans la précipitation
des travaux ou détruit une foule de choses intéressantes, mais qui 11e rap-
porteraient pas d’argent. Impuissant à mettre un terme à ces dévastations,
en l’absence d’une législation régulière, fixe et commune à toutes les
parties du royaume sur les antiquités, le gouvernement italien a voulu
du moins soumettre autant que possible à un contrôle scientifique les
fouilles privées qu’il ne pouvait empêcher à Tarente, et en faire lui-même
pour son propre compte. Il a donc envoyé dans cette ville, au commence-
ment de 1881, un jeune archéologue de mérite formé à Pompéi et à
Athènes, M. Viola, qui a passé plusieurs mois sur les lieux, surveillé les
travaux dans la mesure où il l’a pu, car les scavatori, toujours défiants,
cherchaient à se cacher de lui, et qui en même temps a fait des recher-
ches personnelles d’une réelle importance. Les rapports de M. Viola pen-
dant le cours de sa mission forment un dossier considérable à la Direction
des musées et des fouilles du ministère de l’Instruction publique de Rome.
Ils seront publiés par extraits dans les Notizie decjli scavi et ce savant
prépare d’ailleurs un mémoire détaillé sur ses explorations tarentines (1).
Je suis heureux de pouvoir rendre justice à ce qu’il a fait et j’indiquerai ici
les résultats les plus nouveaux de ses recherches, dont quelques-uns ont
un intérêt de premier ordre.
Tarente a été aussi visitée au printemps de 1881 par M. Helbig, qui a
communiqué ses observations au public dans le Bulletin de l’Institut
archéologique (2). Les travailleurs compétents ne manquent donc plus sur
ce champ si riche, et resté jusqu’ici presque vierge. L’archéologie de
(1) Le travail de M. Viola, excellent de tout
point, a paru depuis que ceci est écrit, dans les
Notifie degliscavi, décembre 1881, p. 377-436.
(2) 1881, p. 195-200.
Malheureusement les fouilles actuelles, entreprises uniquement dans
un but de spéculation, se font de la façon la plus brutale et la plus irré-
gulière. Nulle part on n’y procède avec une méthode scientifique, on n’en
dresse de ces procès-verbaux qui sont toujours si instructifs. On excave
tumultuairement les tombes antiques, on en tire tout ce que l’on peut et
on les recouvre de terre pour en ouvrir d’autres. On ne prend même pas
soin de noter les objets qui ont été trouvés ensemble, de manière à en
tirer des synchronismes et des indications d’époque. Et dans la précipitation
des travaux ou détruit une foule de choses intéressantes, mais qui 11e rap-
porteraient pas d’argent. Impuissant à mettre un terme à ces dévastations,
en l’absence d’une législation régulière, fixe et commune à toutes les
parties du royaume sur les antiquités, le gouvernement italien a voulu
du moins soumettre autant que possible à un contrôle scientifique les
fouilles privées qu’il ne pouvait empêcher à Tarente, et en faire lui-même
pour son propre compte. Il a donc envoyé dans cette ville, au commence-
ment de 1881, un jeune archéologue de mérite formé à Pompéi et à
Athènes, M. Viola, qui a passé plusieurs mois sur les lieux, surveillé les
travaux dans la mesure où il l’a pu, car les scavatori, toujours défiants,
cherchaient à se cacher de lui, et qui en même temps a fait des recher-
ches personnelles d’une réelle importance. Les rapports de M. Viola pen-
dant le cours de sa mission forment un dossier considérable à la Direction
des musées et des fouilles du ministère de l’Instruction publique de Rome.
Ils seront publiés par extraits dans les Notizie decjli scavi et ce savant
prépare d’ailleurs un mémoire détaillé sur ses explorations tarentines (1).
Je suis heureux de pouvoir rendre justice à ce qu’il a fait et j’indiquerai ici
les résultats les plus nouveaux de ses recherches, dont quelques-uns ont
un intérêt de premier ordre.
Tarente a été aussi visitée au printemps de 1881 par M. Helbig, qui a
communiqué ses observations au public dans le Bulletin de l’Institut
archéologique (2). Les travailleurs compétents ne manquent donc plus sur
ce champ si riche, et resté jusqu’ici presque vierge. L’archéologie de
(1) Le travail de M. Viola, excellent de tout
point, a paru depuis que ceci est écrit, dans les
Notifie degliscavi, décembre 1881, p. 377-436.
(2) 1881, p. 195-200.