Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

DOI article:
Lenormant, François: Notes archéologiques sur Tarente
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0197

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
189

lieu du touret, a été pratiqué des Grecs dès la plus haute antiquité; c’est le
premier dont ils ont usé. Toutes les intailles primitives des îles de l'Archi-
pel et du Péloponnèse sont travaillées de cette manière. C’est donc des
Hellènes que les Étrusques ont dû l’apprendre, tandis que les scarabées
phéniciens ne leur en offraient pas de modèles. Les scarabées, qui dans la
Raccolta Cumana du Musée National de Naples portent les numéros 1546,
1547 et 1564, sont aussi exécutés par la même méthode.

C’est dans les tombeaux de la nécropole de Tarente que l’on trouve des
scarabées de pierre dure. Les travaux récents en ont amené au jour un
certain nombre. J’en ai rapporté plusieurs de mon voyage pour les
déposer au Cabinet des médailles. Le plus petit est en cornaline, avec
son intaille travaillée a pallotte ; elle représente un personnage nu,
debout, qui fléchit les genoux et tient de ses deux mains devant lui une
sorte de grande scaphê, de large bassin plat. Un second, malheureusement
fragmenté, est d’une sorte de silex rouge que le séjour dans la terre a su-
perficiellement revêtu d’une portion de cacholong. Sa gravure, très fine,
exécutée au touret et d’un beau style grec de la transition entre l’art an-
cien et une manière plus libre, représentait un Satyre à queue de cheval
et à pieds humains, nu, debout, versant le vin d’une amphore qu’il supporte
de ses deux mains. Un troisième enfin est en cornaline. Il représente un
griffon ailé courant vers la gauche, au ventre duquel se suspendent deux
animaux bizarres, dont l’un a la tête d’un griffon et l’autre une forme qui
rappelle celle donnée habituellement au dauphin par les artistes de l’anti-
quité. D’après la position donnée à ces animaux, ils semblent sucer les
mamelles du griffon. Ce sujet singulier a une grande analogie avec celui
du scarabée de Crotone possédé par M. Debacq. Sur celui-ci nous voyons
un dragon ailé, au corps de serpent et à la tête surmontée d’une grande
crête dentelée. Le ventre de ce monstre est garni de mamelles gonflées
auxquelles sont attachés quatre petits êtres aux formes de têtards. Je ne
connais nulle part dans des œuvres grecques, rien qui ressemble, même
de loin, à ces deux représentations.

Le Musée provincial de Lecce possède trois magnifiques scarabées de
cornaline, de dimensions plus fortes, trouvés à Tarente. Le sujet gravé

2J
 
Annotationen