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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

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Lenormant, François: Notes archéologiques sur Tarente
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https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0198

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190 —

sous le plat du premier, montre un homme monté à cheval sur un grand
oiseau ; il a sur la tête un casque plat ; le style de l’intaille participe encore
fortement de la manière archaïque. La gravure du second, le plus grand
de tous, appartient au contraire au plus hel art du milieu du vc siècle. On
y voit un Hermès imberbe et de type éphébique, nu, debout, portant le
caducée de la main gauche, le coude du même bras s’appuyant sur une
colonne. De sa main droite étendue il fait, avec une phialê plate, une liba-
tion sur un autel. Un petit dauphin est gravé sur le corselet du scarabée.
Enfin 1 intaille du troisième retrace un sujet dont on a plusieurs exemples
parmi les scarabées de l’Étrurie, et qui est emprunté à l’Odyssée : Ulysse
travaillant à l’herminette la pièce de bois de l’extrémité de la proue du
navire qu’il construit dans 1’ile de Calypso pour essayer de regagner Itha-
que.

La fabrication par les Hellènes, à une date élevée, de scarabées de
pierre dure avec intailles, sur le modèle de ceux que faisaient les Phéni-
ciens, est un fait incontestable. On en a trouvé dans le Péloponnèse et
dans les îles quelques-uns qui portent des inscriptions grecques. Par les
faits que je viens de grouper il devient aussi certain qu’on en a exécuté
dans les cités de la Grande-Grèce, et à Tarente en particulier. En même
temps, si les scarabées helléniques peuvent se distinguer facilement, et à
des signes certains dans leur travail, des scarabées étrusques, ces derniers
se rattachent bien mieux, et par une filiation bien plus évidente, aux sca-
rabées helléniques qu’aux scarabées proprement phéniciens, dont nous
possédons un certain nombre dans les collections.

Voici donc un nouvel exemple d’un usage d’origine orientale qui, pour
être introduit en Étrurie, a passé par l’intermédiaire des Grecs de l’épo-
que archaïque.

François LENORMANT.
 
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