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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

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Lenormant, François: Peintures de deux vases étrusques trouvés à Caere
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https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0206

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198

qui avait séduit les esprits les plus distingués. L’influence asiatique sur l’art
et l’industrie des Étrusques n’a rien à voir avec le problème de l’origine de
ce peuple et ne fournit aucun élément pour le résoudre. Il s’agit d’un simple
fait d’action des modèles fournis par les objets que le commerce apportait
habituellement dans le pays. Après les avoir pendant un certain temps
uniquement reçus de l’extérieur, les Étrusques ont voulu à leur tour en
faire par eux-mêmes, et naturellement ils ont commencé parles copies. Ils
ont cherché à les reproduire, en d’autres matières, imitant par exemple dans
leurs poteries noires à relief la dinanderie de bronze travaillé au repoussé (1).
Mais ces imitations ne se sont produites qu’au plus tôt dans le vin0 siècle,
c’est-à-dire longtemps après l’établissement des Étrusques dans l’Italie
centrale, deux siècles après la constitution de leur empire fédératif. Sur ces
faits essentiels, la démonstration est aujourd’hui définitive et on peut les
considérer comme inébranlablement acquis à la science.

Mais il est un point où je m’écarte du savant secrétaire de l’Institut archéo-
logique allemand de Rome (2). M. Helbig attribue exclusivement l’intro-
duction des formes de l’art asiatique en Étrurie au commerce des Kenânéens
occidentaux, c’est-à-dire des Carthaginois, qui dans le vm° siècle reprirent,
dans toute la partie ouest de la Méditerranée, l’héritage des navigations de
Tyr, leur ancienne métropole, et dont les relations actives avec l’Italie sont
attestées par tant de preuves. Je crois comme lui à la grande influence des
marchands carthaginois, dont je reconnais sans hésiter les importations dans
le somptueux mobilier, bijoux, vases d’argent et d’électrum, ivoires, de
certaines tombes de Cæré et de Préneste. Mais je crois également qu’il faut
ici faire une large part au premier commerce des Hellènes avec l’Italie, à
l'introduction des produits de l’industrie gréco-asiatique de l’Ionie, qui alors
ne différaient en rien d’essentiel dans leur style des fabrications proprement
asiatiques. L’influence grecque sur la civilisation étrusque dès ses débuts,
aussi anciennement que le vin0 siècle, est prouvée par des faits irrécusables.
Ce n’est pas des Phéniciens, mais des Grecs, que les Étrusques ont appris

(1) Voy, Gazette archéologique, 1879, p. 106
et s.

(2) Voy. ma Grande-Grèce, t. I, p. 265 et s.
 
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