4 VASES A FIGURINES DE L’iLE DE CHYPRE
couleurs, se détachaient le plus souvent sur un ton rouge brique, couvrant le fond,
comme pour imiter la terre rouge, mais sans aucun vernis.
Mon intention n’est pas de consacrer à cette famille céramique une étude d’ensemble,
comme celle qui vient d’être publiée en Allemagne, dans une description générale des
fouilles de Marion, pleine de détails instructifs h Je désire seulement faire connaître les
nouveaux exemplaires de ce type entrés dans nos collections et en déduire quelques
observations sur l’origine et sur le développement du principal motif plastique qui les
décore.
Si nous laissons de côté les vases ornés de la tête de taureau, qui n’offrent chez nous
aucune variante intéressante1 2, les autres peuvent se diviser en trois classes, qui
répondent à trois époques différentes.
La première époque est celle du type oriental, où la maquette de femme est caracté-
risée par l’écliarpe ou mitra, roulée en turban, suivant une mode asiatique, que l’on
retrouve à Chypre dans un grand nombre de figurines très anciennes en forme de
colonnes 3. Sans parler du vase de terre rouge qui sert de point de départ au présent
travail, cette classe n’est représentée, parmi nos nouvelles acquisitions, que par des
fragments, auxquels adhère encore la petite figure; mais plusieurs de ces débris sont
remarquables.
Le fragment n° 59 4, qui est reproduit en phototypie dans notre planche hors texte I,
fig. 1, a parfaitement conservé sa forme rude et sa coloration quelque peu sauvage. Sur
le fond rouge assez vif qui recouvre à la fois le nu et le vêtement de la figurine, les
yeux se détachent en blanc. Les cheveux noirs tombent en trois rouleaux sur chaque
épaule, comme dans certains aryballes rhodiens en forme de bustes de femmes. La
couleur blanche sert encore à marquer, autour du cou et sur les épaules, une bordure
recoupée de lacis noirs et, sur le milieu de la jupe, une large bande, comme dans les
étoffes perses appelées [/.eaoAsuxa. Le tesson du grand vase qui tient encore à la figure
présente le même fond couvert d’un ton rouge mat; on y remarque une bande noire
ponctuée de fleurons hexapétales et des dents alternativement blanches et noires.
Le nH 62, où l’on reconnaît le même type, bien que la tête manque, est remarquable
par la grandeur relative de la cruche que la femme porte devant elle : ces proportions
pourraient moins que jamais convenir à une œnochoé.
1. Paul Hermann, Das Gràberfelcl von Marion, tra-
vail publié comme programme pour le quarante-hui-
tième anniversaire de Yinkelmann. Cette étude repose
en partie sur les notes de M. Ohnefalsche Richter , qui
a tenu un journal méthodique des fouilles de
Marion.
2. Dans un curieux exemple, connu seulement par
un dessin, le motif, plus développé, représente la
partie antérieure d’un taureau ailé de style assyrien ;
dans un autre, qui est au musée de Berlin, la tête de
taureau a près d’elle une petite figure virile à
bonnet conique : voir le travail cité, figures 34 et 3 9.
3. Catalogue des figurines du Louvre, nos 5 à 15 de
Chypre, p. 147.
4. Ces numéros sont ceux qui ont été placés
sur les vases du Louvre par les soins de M. Edmond
Pottier pour le Catalogue qu’il prépare.
couleurs, se détachaient le plus souvent sur un ton rouge brique, couvrant le fond,
comme pour imiter la terre rouge, mais sans aucun vernis.
Mon intention n’est pas de consacrer à cette famille céramique une étude d’ensemble,
comme celle qui vient d’être publiée en Allemagne, dans une description générale des
fouilles de Marion, pleine de détails instructifs h Je désire seulement faire connaître les
nouveaux exemplaires de ce type entrés dans nos collections et en déduire quelques
observations sur l’origine et sur le développement du principal motif plastique qui les
décore.
Si nous laissons de côté les vases ornés de la tête de taureau, qui n’offrent chez nous
aucune variante intéressante1 2, les autres peuvent se diviser en trois classes, qui
répondent à trois époques différentes.
La première époque est celle du type oriental, où la maquette de femme est caracté-
risée par l’écliarpe ou mitra, roulée en turban, suivant une mode asiatique, que l’on
retrouve à Chypre dans un grand nombre de figurines très anciennes en forme de
colonnes 3. Sans parler du vase de terre rouge qui sert de point de départ au présent
travail, cette classe n’est représentée, parmi nos nouvelles acquisitions, que par des
fragments, auxquels adhère encore la petite figure; mais plusieurs de ces débris sont
remarquables.
Le fragment n° 59 4, qui est reproduit en phototypie dans notre planche hors texte I,
fig. 1, a parfaitement conservé sa forme rude et sa coloration quelque peu sauvage. Sur
le fond rouge assez vif qui recouvre à la fois le nu et le vêtement de la figurine, les
yeux se détachent en blanc. Les cheveux noirs tombent en trois rouleaux sur chaque
épaule, comme dans certains aryballes rhodiens en forme de bustes de femmes. La
couleur blanche sert encore à marquer, autour du cou et sur les épaules, une bordure
recoupée de lacis noirs et, sur le milieu de la jupe, une large bande, comme dans les
étoffes perses appelées [/.eaoAsuxa. Le tesson du grand vase qui tient encore à la figure
présente le même fond couvert d’un ton rouge mat; on y remarque une bande noire
ponctuée de fleurons hexapétales et des dents alternativement blanches et noires.
Le nH 62, où l’on reconnaît le même type, bien que la tête manque, est remarquable
par la grandeur relative de la cruche que la femme porte devant elle : ces proportions
pourraient moins que jamais convenir à une œnochoé.
1. Paul Hermann, Das Gràberfelcl von Marion, tra-
vail publié comme programme pour le quarante-hui-
tième anniversaire de Yinkelmann. Cette étude repose
en partie sur les notes de M. Ohnefalsche Richter , qui
a tenu un journal méthodique des fouilles de
Marion.
2. Dans un curieux exemple, connu seulement par
un dessin, le motif, plus développé, représente la
partie antérieure d’un taureau ailé de style assyrien ;
dans un autre, qui est au musée de Berlin, la tête de
taureau a près d’elle une petite figure virile à
bonnet conique : voir le travail cité, figures 34 et 3 9.
3. Catalogue des figurines du Louvre, nos 5 à 15 de
Chypre, p. 147.
4. Ces numéros sont ceux qui ont été placés
sur les vases du Louvre par les soins de M. Edmond
Pottier pour le Catalogue qu’il prépare.