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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 14.1889

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Homolle, Téophile; Nénot, Henri Paul: Essai de restitution de l’amphithéâtre de Curion
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https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0026
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ESSAI DE RESTITUTION DE L AMPHITHÉÂTRE DE CURION.

La nouvelle leçon semble plus conforme aux manuscrits; on peut dire encore qu’en
énonçant expressément la présence des spectateurs pendant les évolutions du théâtre,
on prépare l’exclamation finale « populwm romanurn circumferens ! » Mais il est
permis, ce semble, de douter quelle eût besoin d'être préparée, de contester surtout
qu’elle le soit bien, de s’étonner enfin en voyant quelques risque-tout devenir le peuple
romain; même, en un développement aussi déclamatoire, l’hyperbole est un peu forte!
Aussi bien, des critiques plus sérieuses peuvent être adressées au nouveau texte. Les
mots « post primos dies » supposent sans preuve une série prolongée de spectacles ; ils
ne répondent pas à l’indication de temps précédemment jdonnée « antemeridiano
speetaculo », qui appelle, avec une évidente nécessité, l’antithèse « à la fin du jour ».
L’incise entière est inutile, en ces termes si peu expressifs; bien plus, elle est en con-
tradiction avec la pensée même de l’auteur. Qu’a-t-il voulu? faire éclater aux yeux
l’extravagante grandeur de l’entreprise. Or, pour qu’il y ait prodige, il faut que les deux
spectacles différents se suivent sans délai, que la transformation du monument s'opère
en un instant : la question de temps est capitale; il y faut insister, on en réduira donc
au minimum la durée; point du tout, on la tire en longueur. Si cette aventureuse
promenade en l’air du peuple romain suspendu ne fait pas partie d’avance du pro-
gramme de Curion, à quoi bon nous vanter son génie et crier à la folie ? Si c’est peu à
peu, jour à jour et par accoutumance, que les spectateurs se hasardent à rester en place
dix, puis cent, puis mille, puis tous, pourquoi tant d’effroi? la machine avait fait ses
preuves.

Nous préférons nous en tenir au texte de nos pères, qui nous présente une suite
d’idées beaucoup mieux enchaînées.

Après le spectacle du matin, celui du soir (<antemeridiano, postremo die); voilà une
phrase bien construite en son balancement; voilà une étroite et expressive mesure de la
durée, dans laquelle les faits sont enfermés. Et comme les opérations nécessaires pour
transformer les deux théâtres en un amphithéâtre sont décrites avec exactitude et dans
leur ordre naturel! On les ramène face à face en les faisant tourner {circumactis) ; on
écarte les échafaudages de la scène (discedentibus tabulis), on réunit les extrémités
des deux demi-cercles (cornibus coeuntibus).

Quelque leçon qu’on adopte d’ailleurs, la restitution elle-même ne sera pas
changée. La donnée essentielle du problème est la suivante :

Juxtaposer deux théâtres antiques de telle façon que l’on puisse, en les faisant pivoter,
les mettre à volonté dos à dos ou face à face. Ils devront, en outre, être construits de
telle sorte qu’on puisse très rapidement les ouvrir, les fermer par l’addition ou l’enlè-
vement des scènes, les réunir enfin, pour former l’enceinte continue d’un amphithâtre.

La solution de Canina, qui est exposée dans son Architettura Romanct\ et figurée à
la planche cxv, peut être résumée ainsi :

Sur une même ligne, de deux centres 00’ il décrit deux demi-cercles ayant diamètres
 
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