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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 14.1889

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Nolhac, Pierre de: Manuscrits à miniatures de la bibliothèque de Pétrarque
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https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0040
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26 MANUSCRITS A MINIATURES DE LA BIBLIOTHÈQUE DE PÉTRARQUE

porte sur l’ensemble du manuscrit. Ce sont deux recueils d’assez grand format, sur beau
parchemin, comprenant des opuscules variés et de mains différentes, écrits les uns par
Pétrarque, les autres par les copistes qu’il entretint près de lui en ses diverses rési-
dences. Le premier est à la Bibliothèque Yaticane, Vat. lat. 2193; il contient Apulée, le
Pro Marcello et le Pro Ligario de Cicéron, Frontin, Yégèce et Palladius, sans compter
de nombreuses notes autographes de Pétrarque qui sont datées et qui ont été publiées
avec la description du volume1. L’autre manuscrit est à la Bibliothèque nationale de
Paris, Paris, lat. 8500, d’un format assez voisin de celui du précédent (372 X 240 mill.) ;
il est précédé d’une table des titres dressée au xve siècle et qu’on peut reproduire
en la complétant :

Fulgentii Plantiadis vitci (f. 1). — [Fulgentii] liber Mythologiarum (f. 3). —
Ausonii. Lucius septem sapientum (f. 14). — Periocha in Homerum (f. 16). —
Epistole varie [Ausonii] (f. 20 v°). — Prudentii. Carmen de natura animae
(f. 27). — De fide (f. 28). — Ccitalogus nobilium terbium [Ausonii] (f. 29). — Cas-
sioclori liber secularium litterarum (f. 30). — [fsidorus libro ethimologiarum
quarto capitulo xiii de medicina (f. 43 v0)]. — Boetii de scholastica disciplina
(f. 44). — De decem Sibyllis (f. 50). — Aristotelis de pomo (f. 54 v°). —Enarrationes
in Metamorph. Ovidii (f. 57). — [ De vita et titulis librorum Prudentii (f. 75)]. —
Prudentii etiam carmen depugna vitiorum et virtutum [Psychomachia] (f. 75 v°). —
Albrici viri illustris Poetarius : unde iclolorum ritus inoleverit ; ubi omnis
vetustas deorum antiquorum exprimitur (f. 83).

Le manuscrit contient surtout, comme on le voit, de courts ouvrages d’érudition clas-
sique, réunis au hasard ; c’ést un recueil d’où les apocryphes ne sont point exclus
et qui donne une impression assez exacte de l’état des connaissances de Pétrarque sur
cette antiquité qui fut sa plus chère étude. Nous sommes certainement en présence
d’un des livres les plus feuilletés de sa bibliothèque ; quelques notes marginales et
surtout des scholies autographes très nombreuses, qui couvrent les marges du livre
des Sibylles, suffisent k l’attester. Pétrarque n’a rien négligé pour le revêtir d’une
illustration digne du respect qu’il portait au texte, et on peut le regarder avec certitude
comme un des plus beaux livres de sa collection.

Ne parlons point des parties qui ne renferment que l’ornementation rappelée plus
haut et ordinaire aux manuscrits de l’époque. Bornons-nous à décrire celles qui pré-
sentent un caractère artistique plus intéressant. Le Lucius septem sapientum d'Ausone,
qui n’a que deux feuillets, contient, dans sa lettre initiale, un portrait du poète, en
longue robe jaune, en chapeau blanc et rouge, un livre à la main. Les sept sages sont
représentés chacun devant un cadre à. fond bleu et à large encadrement d’or ; ils ont

i. Pétrarque et son jardin d’après ses notes inédites,
dans le Giornale storico délia letteratura ilaliana de

1887, vol. IX, pp. 404-414.
 
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