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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 14.1889

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Froehner, Wilhelm: Médaillons romains en terre cuite
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https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0065
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MEDAILLONS ROMAINS EN TERRE CUITE 51

dont il se couvre. Que la statue de marbre connue sous le nom de « Gladiateur Bor-
ghèse » ait servi de type pour cette figurine, on ne peut ni l’affirmer ni le nier ; mais le
dessin et le modelé sont d’une finesse remarquable. Dans le champ, quatre petits
hoplites, plus ou moins complets, assistent immobiles au combat corps à corps entre
Ajax et son adversaire. Ils portent la rondache et le casque à aigrette, et les pectoraux
de leurs cuirasses sont ornés de fleurons.

3—5. Trois fragments de médaillons qui avaient servi de décor à un vase à vernis
rouge. Au moment de mon arrivée à Vienne (mai 1868), on venait de les trouver dans les
fouilles de la rue de la Gare, et M. Girard, le seul Viennois qui eût quelque souci
des antiquités locales, me permit de les faire photographier. J’en ai parlé dans mes
Musées de France, p. 63-64, d’après ces photographies imparfaites; mais, plus tard, ils
furent mis en vente, et entrèrent dans ma collection, avec d’autres objets de môme
provenance, que M. Allmer a publiés dans son grand ouvrage.

Sur les nos 3 et 5, on voit un hoplite de stature colossale, un véritable géant, le bou-
cher au bras gauche, l’avant-bras droit étendu. Sa cuirasse, son ceinturon et sa jam-
bière sont surchargés de ciselures (rinceaux et rosaces). De face et s’arcboutant sur ses
jambes, il tient tête à une armée d’assaillants qui, comparés à lui, ressemblent à des
nains, car le plus grand d’entre eux ne dépasse pas les genoux du colosse. Les nains,
placés sur deux rangs, enferment l’ennemi dans un cercle et tiennent leurs lances
prêtes pour l’attaque. Eux aussi portent le casque à cimier, la cuirasse à deux rangs
de lambrequins, et le boucher rond ayant un fleuron pour épisème. Ce n’était pas
chose facile de reconnaître le sujet, il y a vingt ans ; je pensais qu’il devait représenter
Hector et les Achéens, mais de là à faire partager mon sentiment par les archéologues,
mes confrères, il y avait loin, car une impression personnelle n’a pas force de preuve.
Le 6e fragment est venu à point nommé pour calmer mes scrupules et dissiper les
doutes.

6. Débris d'un vase sigillé, à parois épaisses et à couverte brune, trouvé à Vichy par
M. Bertrand. — C’est une réplique, ou plutôt une copie libre, du poinçon n° 1. A gauche,
le cep de vigne et Deiphobus (DEIphOB) avec son flambeau, puis l’hoplite armé d’uue
haste, et les rondaches superposées. Ici, l’on comprend mieux cette main ouverte, aux
doigts écartés, qui remplit l’espace entre le casque de Deiphobus et les pampres ;
c’est la main d’Hector. Debout au centre de la composition, Hector est monté sur une
proue de vaisseau, le bras droit étendu, comme pour lancer un javelot. Son bras
gauche portait un boucher, et sa tête a dû se tourner vers Ajax qui le suivait de près. 11
a la taille d’un géant ; le pectoral de sa cuirasse simule une poitrine humaine, ses kné-
mides sont ciselées. On voit que la scène se passe dans le camp grec; un cippe,
façonné au tour, est planté à côté du vaisseau qu’Hector a escaladé, et plus loin, entre
les jambes de Deiphobus, il y a un objet qui ressemble à un gouvernail. Mais ces détails
 
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