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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 14.1889

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Froehner, Wilhelm: Médaillons romains en terre cuite
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https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0072
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MEDAILLONS ROMAINS EN TERRE CUITE

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sont pas inconnues ; jusqu’ici on les prenait volontiers pour des déesses locales, per-
sonnifiant une contrée ou une ville ; il faudrait vérifier si, dans le nombre, il ne s’en
trouve pas quelques-unes qui soient dignes de porter le nom de Palestre. En disant cela,
je pense surtout à la prétendue nymphe Écho, assise entre Apollon et Marsyas sur le
sarcophage Campana1.

Les Tableaux de Philostrate (2, 32) et un passage de Servius, dans son commentaire de
l’Énéide de Virgile (8, 138), sont les seuls textes anciens qui nous aient donné l’espoir de
reconnaître, un jour, sur une œuvre d’art, la déesse de la palestre. D’après Servius, Palæstra
était la fille de Ghorikos ; elle vivait en Arcadie, ce qui veut dire à Olympie, et ses frères
passaient pour avoir inventé le jeu de la lutte. Philostrate l’appelle fille d’Hermès, et
c’est à elle-même qu’il attribue l’invention de la lutte. Dans le tableau qu’il décrit2, elle
était assise, une branche d’olivier à la main. C’était une figure nue, la gorge à peine
formée, les cheveux coupés court; au premier aspect, on l’eût prise pour un jeune
homme.

A l’exergue du premier médaillon, celui qui représente la fête d’Isis, on lit une signa-
ture d’artiste : FELICIS CERA; il n’est pas douteux que le même nom doive être rétabli
au bas du médaillon d’Atalante, où les lettres CERA seules sont restées à leur place.
Nous possédions déjà deux autres ouvrages de Félix : une Thétis sur le dauphin, et une
Vénus armée, entourée de petits Amours qui jouent avec le casque, le bouclier et la cui-
rasse de Mars. Quant au sens du mot CERA, les archéologues s’obstinent vainement à le
chercher dans le grec et à vouloir que, dans un texte latin, le substantif cera soit
l’abréviation de xspapscoç. Je maintiens mon explication d’il y a vingt ans. Cera signifie
cire ; c’est avec de la cire que les graveurs de poinçons, aussi bien que les graveurs
de coins monétaires, font leurs modèles. Verrès, à la recherche de ces bas-reliefs
estampés qui servaient de décor aux vases d’argent, eut pour conseillers deux artistes
d’Asie-Mineure, dont l’un était habitué à modeler en cire : quorum alterum fingere
opinor e cera solitum esse, dit Cicéron3. Cet orfèvre grec ne s’y prenait pas autrement
que le graveur gallo-romain, Félix, qui travaillait pour les potiers d’Orange.

FROEHNER.

1. Frœhner, Notice de la sculpture antique du Louvre,

p. 107. — Je profite de l’occasion pour expulser une

autre Echo, celle d’une lampe romaine, reproduite
dans le Lexique de Mythologie de M. Roscher, t. I,

1214. Le buste de femme qui y apparait au dessus
d’un Pan assis, est incontestablement le buste de Luna.

2. H. Brunn, die philostratischen Gemælde, p. 275.

3. IVe Aerrine, 30.
 
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