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Babelon, Ernest: Athlète étrusque: bronze de la collection de Janzé au cabinet de médailles
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0074
60 ATHLÈTE ÉTRUSQUE
breuses dans la toreutique, la céramique, la bijouterie, la glyptique. C’est souvent la
différence seule du travail qui permet de distinguer les monuments des Étrusques eux-
mêmes de ceux des Grecs leurs maîtres.
Ainsi que l'a fait remarquer M. Martha, la figurine de la collection de Janzé se range,
à un autre point de vue, dans la catégorie des figurines votives qui n’ont pas de carac-
tère mythologique. Ce n’est point, en effet, une image de divinité; mais ce qui lui
donne le caractère de figure votive, c’est l’inscription étrusque qui se trouve gravée sur
la jambe droite et dont nous donnons la reproduction :
Si les statuettes de bronze d’origine grecque portant des inscriptions votives sont
assez rares, les figurines étrusques inscrites sont beaucoup plus répandues, et tous les
grands musées en possèdent quelques spécimens. Les deux Enfants à l’Oie, que j’ai
cités tout à l’heure, rentrent dans cette catégorie. Je citerai encore le fameux Apollon
de Ferrare, conservé au Cabinet des Médailles1. Circonstances à signaler, ces trois
statuettes ont, comme celle de la collection de Janzé, des inscriptions votives gravées
sur la jambe droite.
Nous attirerons encore l’attention sur la forme des haltères que tient notre athlète.
Elles sont pareilles à celles que nous voyons aux mains des athlètes sur de nombreux
vases peints représentant des scènes de gymnastique2. Cette forme est probablement
celle à laquelle fait allusion Pausanias (v. 27, 12) quand il parle d’une statue d’athlète
tenant des altères anciennes (dcAvîjpaç àpyafouç). On a trouvé des haltères antiques en
pierre et en plomb3 : celles de pierre sont percées d’un large trou pour donner prise à
la main; celle de plomb, trouvée à Eleusis, ressemble à celle que tient notre athlète;
elle porte une inscription boustrophédon, d’un style très archaïque, en l’honneur de
l’athlète Allomenos.
La statuette de Janzé est intacte, sauf quelques éraflures sur la tête, l’épaule gauche,
la cuisse gauche et les pieds. Elle est couverte d’une belle patine verdâtre qui a plus
d’un millimètre d’épaisseur. Hauteur de la statuette : 145 millimètres.
E. BABELON.
1. Chabouillet, Catalogue, n° 2939. 3. ’Ecpïjuéptç àp/jxioX. Sér. III, t. I (1883) p. 103 et
2. Voyez notamment, Gerhard, Auserlesene Vasen- 189.
bilder, Taf. 29.
breuses dans la toreutique, la céramique, la bijouterie, la glyptique. C’est souvent la
différence seule du travail qui permet de distinguer les monuments des Étrusques eux-
mêmes de ceux des Grecs leurs maîtres.
Ainsi que l'a fait remarquer M. Martha, la figurine de la collection de Janzé se range,
à un autre point de vue, dans la catégorie des figurines votives qui n’ont pas de carac-
tère mythologique. Ce n’est point, en effet, une image de divinité; mais ce qui lui
donne le caractère de figure votive, c’est l’inscription étrusque qui se trouve gravée sur
la jambe droite et dont nous donnons la reproduction :
Si les statuettes de bronze d’origine grecque portant des inscriptions votives sont
assez rares, les figurines étrusques inscrites sont beaucoup plus répandues, et tous les
grands musées en possèdent quelques spécimens. Les deux Enfants à l’Oie, que j’ai
cités tout à l’heure, rentrent dans cette catégorie. Je citerai encore le fameux Apollon
de Ferrare, conservé au Cabinet des Médailles1. Circonstances à signaler, ces trois
statuettes ont, comme celle de la collection de Janzé, des inscriptions votives gravées
sur la jambe droite.
Nous attirerons encore l’attention sur la forme des haltères que tient notre athlète.
Elles sont pareilles à celles que nous voyons aux mains des athlètes sur de nombreux
vases peints représentant des scènes de gymnastique2. Cette forme est probablement
celle à laquelle fait allusion Pausanias (v. 27, 12) quand il parle d’une statue d’athlète
tenant des altères anciennes (dcAvîjpaç àpyafouç). On a trouvé des haltères antiques en
pierre et en plomb3 : celles de pierre sont percées d’un large trou pour donner prise à
la main; celle de plomb, trouvée à Eleusis, ressemble à celle que tient notre athlète;
elle porte une inscription boustrophédon, d’un style très archaïque, en l’honneur de
l’athlète Allomenos.
La statuette de Janzé est intacte, sauf quelques éraflures sur la tête, l’épaule gauche,
la cuisse gauche et les pieds. Elle est couverte d’une belle patine verdâtre qui a plus
d’un millimètre d’épaisseur. Hauteur de la statuette : 145 millimètres.
E. BABELON.
1. Chabouillet, Catalogue, n° 2939. 3. ’Ecpïjuéptç àp/jxioX. Sér. III, t. I (1883) p. 103 et
2. Voyez notamment, Gerhard, Auserlesene Vasen- 189.
bilder, Taf. 29.