Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (25.1868)

LE S

PEINTURES DE MM. GUFFENS ET SWERTS

dans l’église de saint-georges, a Anvers

n littérateur distingué de la Belgique, M. Sleeckx, a bien
voulu traduire pour la Gazette des Beaux-Arts le travail
suivant, écrit par lui d’abord en langue flamande. Bien
qu’il soit question ici d’une série de peintures murales
éloignée des regards de nos lecteurs, il nous a paru que ce
travail descriptif pouvait, ne fût-ce qu’à titre de renseignement, inté-
resser ceux qui se préoccupent des conditions faites aujourd’hui à l’art
religieux, des traditions qu’il a le devoir de continuer, ou des progrès
qu’il lui appartient encore d’accomplir.

Le public français, d’ailleurs, n’en est pas à entendre parler pour la
première fois de MM. Gulfens et Swerts, auteurs des œuvres dont il
s’agit, ni môme à attendre l’occasion d’apprécier de ses yeux les témoi-
gnages de leur talent. En reproduisant, il y a quelques années, plu-
sieurs peintures exécutées sur les murs de divers monuments, à Anvers,
la photographie nous avait permis au moins de pressentir ce qu’il y a de
dignité sans emphase, de correction sans froideur dans le style et dans
la manière des deux artistes. Plus récemment, les remarquables carions
signés de leur nom qui figuraient à l’Exposition universelle achevaient
de mettre en lumière les qualités qui leur sont propres, aussi bien que les
caractères de la réforme qu’ils veulent introduire dans l’art de leur pays.
En regard des tentatives plus ou moins heureuses que poursuit une partie
de l’école pour renouer la tradition flamande du xve siècle et pour
s’approprier des formules archaïques n’intéressant guère après tout que
les surfaces de la poésie ou de l’histoire, MM. Gulfens et Swerts s’effor-
cent de combiner l’érudition classique- avec les exigences de la pensée et
du goût modernes, la sincérité pittoresque avec le respect des enseigne-