DOI issue:
Nr. 2
DOI article:D'Adda, Girolamo: Léonard de Vinci: la gravure milanaise et Passavant
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.19886#0147
LÉONARD DE VINCI.
137
de léonardesque dans ces quelques traits insignifiants. Remarquons, en
passant, que le digne Amoretti se trompe en avançant que ce portrait du
Belinzone est le premier portrait d’auteur, ou comme on disait alors
d'acteur qui ait été placé dans un livre. Sans sortir de Milan, nous
avons, depuis 1/i78, le portrait du théologien Paulo Fiorentino dans son
Bréviaire des décrets et décrétales.
D’après un passage de Lomazzo (page 38/i du Trattato délia pittura),
où il est dit que Léonard dessina pour l’excellent maître d’armes Gentil
Borri toutes les différentes positions d’un homme à cheval qui veut com-
battre un homme à pied, et de quelle manière un homme à pied peut
marcher contre un cavalier, ou se défendre contre lui selon l’espèce dif-
férente des armes, on est tombé dans l’erreur grossière de croire que les
belles planches en taille-douce qui accompagnent l’ouvrage du Milanais
Agrippa : Trattato di Scienzia d'arme (in-4°), quoique imprimé à Rome
seulement en 1553, pouvaient être de lui. Les nus, il est vrai, y sont
dessinés avec une grande fermeté et beaucoup de noblesse, mais ils
accusent plutôt l’école de Marc-Antoine. On a tout dernièrement parlé de
G. Battista Franco comme du graveur probable de ces belles planches1.
GRAVURES EN T AIL L E-D 0 U C E.
N03 1, 2, 3, k.
4 à, 7 de Passavant.
Les quatre anciennes gravures, d’après la cène du couvent des
Grazie, n’ont jamais été soupçonnées d’être l’œuvre de Léonard, et quoi-
position toute française de cet Oflicium, qui rappelle les livres d’heures gothiques de
Pigouchet, Simon Vostre, Hardouyn, etc. Les dessins des compositions sont pourtant
dans le style le plus prononcé de l’école milanaise. Les grandes gravures, d’une beauté
exceptionnelle, sont au nombre de treize. Les bordures très-variées représentent des
Saints, des Pères de l’Église, des Prophètes, des Anges, des Papes, des Cardinaux, des
épisodes de la Passion, des arabesques dans le style de Mantegna, des écussons d’ar-
moiries, des emblèmes très-variés, etc. Ce volume est bien supérieur d’exécution au
volume cité si souvent par Passavant et G. Duplessis : Inexplicabilis mysterii gesta
beatæ Veronicæ, etc., de '1318, in-4°, et les compositions en sont aussi inspirées
par B° Luini, Cesare da Sesto, Beltraffio, etc. 16 ff. prélimin. avec le calendrier,
172 ff. de texte sign. A...Y de huit ff.
1. Le libraire Giuseppe Molini en possédait un exemplaire, sur le frontispice
duquel se lisaient ces mois écrits de la main du Tasse : le figure intagliate da Michel
Angiolo Buonarotli; ce qui, dans tous les cas, ne voudrait pas dire en français:
les figures gravées par Michel-Ange, mais bien d’après ce grand artiste.
XXV.
18
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de léonardesque dans ces quelques traits insignifiants. Remarquons, en
passant, que le digne Amoretti se trompe en avançant que ce portrait du
Belinzone est le premier portrait d’auteur, ou comme on disait alors
d'acteur qui ait été placé dans un livre. Sans sortir de Milan, nous
avons, depuis 1/i78, le portrait du théologien Paulo Fiorentino dans son
Bréviaire des décrets et décrétales.
D’après un passage de Lomazzo (page 38/i du Trattato délia pittura),
où il est dit que Léonard dessina pour l’excellent maître d’armes Gentil
Borri toutes les différentes positions d’un homme à cheval qui veut com-
battre un homme à pied, et de quelle manière un homme à pied peut
marcher contre un cavalier, ou se défendre contre lui selon l’espèce dif-
férente des armes, on est tombé dans l’erreur grossière de croire que les
belles planches en taille-douce qui accompagnent l’ouvrage du Milanais
Agrippa : Trattato di Scienzia d'arme (in-4°), quoique imprimé à Rome
seulement en 1553, pouvaient être de lui. Les nus, il est vrai, y sont
dessinés avec une grande fermeté et beaucoup de noblesse, mais ils
accusent plutôt l’école de Marc-Antoine. On a tout dernièrement parlé de
G. Battista Franco comme du graveur probable de ces belles planches1.
GRAVURES EN T AIL L E-D 0 U C E.
N03 1, 2, 3, k.
4 à, 7 de Passavant.
Les quatre anciennes gravures, d’après la cène du couvent des
Grazie, n’ont jamais été soupçonnées d’être l’œuvre de Léonard, et quoi-
position toute française de cet Oflicium, qui rappelle les livres d’heures gothiques de
Pigouchet, Simon Vostre, Hardouyn, etc. Les dessins des compositions sont pourtant
dans le style le plus prononcé de l’école milanaise. Les grandes gravures, d’une beauté
exceptionnelle, sont au nombre de treize. Les bordures très-variées représentent des
Saints, des Pères de l’Église, des Prophètes, des Anges, des Papes, des Cardinaux, des
épisodes de la Passion, des arabesques dans le style de Mantegna, des écussons d’ar-
moiries, des emblèmes très-variés, etc. Ce volume est bien supérieur d’exécution au
volume cité si souvent par Passavant et G. Duplessis : Inexplicabilis mysterii gesta
beatæ Veronicæ, etc., de '1318, in-4°, et les compositions en sont aussi inspirées
par B° Luini, Cesare da Sesto, Beltraffio, etc. 16 ff. prélimin. avec le calendrier,
172 ff. de texte sign. A...Y de huit ff.
1. Le libraire Giuseppe Molini en possédait un exemplaire, sur le frontispice
duquel se lisaient ces mois écrits de la main du Tasse : le figure intagliate da Michel
Angiolo Buonarotli; ce qui, dans tous les cas, ne voudrait pas dire en français:
les figures gravées par Michel-Ange, mais bien d’après ce grand artiste.
XXV.
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