FRANCISCO GOYA.
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fournir ni la description ni les dimensions, que ces messieurs ont omis d’indiquer
dans leurs essais de catalogue 1 :
261. Une grande scène d'inquisition.
262. Une mascarade.
LITHOGRAPHIES.
L’œuvre lithographique de Goya a deux patries : Madrid et Bordeaux,
et date de deux époques : 1819 et 1825.
Lorsqu’il s’essayait dans cet art, encore dans ses langes, Goya comp-
tait déjà soixante-treize ans, et il en avait quatre-vingts, lorsqu’il exécuta
ces quatre merveilleuses pièces que nous appelons les Taureaux de Bor-
deaux.
On a comparé, non sans raison, les lithographies de Goya à celles
d’Eugène Delacroix; le grand artiste français avait justement le tempé-
rament qu’il fallait pour comprendre et s’assimiler le talent du vieux
maître espagnol, original toujours et en tout, jusque dans la pratique
d’un art qui en était encore à ses débuts.
Certes, Delacroix dut étudier passionnément ces belles lithographies,
et le rapprochement que l’on a fait entre les illustrations du Faust et les
Taureaux de Bordeaux se pourrait, au besoin, corroborer par des dates:
les quatre grandes pièces de Goya n’ont-elles pas, en effet, été éditées
à Bordeaux en 1825, et l’on sait que le Faust fut publié en 1828. Or,
Delacroix put certainement connaître dès leur apparition ces productions
lithographiques, dont diverses épreuves, inscrites sous les n5s 827, 828,
829 et 830, se trouvent au catalogue de sa vente. Cette parenté dans le
talent des deux artistes n’a donc rien de fortuit; l’influence qu’exerça
Goya sur Delacroix n’est pas d’ailleurs bornée à la lithographie. Et, par
parenthèse, qu’il nous soit permis de signaler aux chercheurs qu’il y a
dans le talent de notre compatriote un peu plus de l’École espagnole que
l’on n’en soupçonne généralement, et que Velâzquez, Le Greco et Goya
ont puissamment marqué leur empreinte dans la période de ses travaux
qui suit le voyage au Maroc (1832).
Mais c’est assez nous écarter de notre sujet. Ce qu’il nous importait
surtout de constater, c’est que Delacroix a compris et aimé Goya, et nous
ne pouvions point ne pas relever que le maître aragonais comptait parmi
ses admirateurs une autorité de cette valeur.
Les lithographies que Goya exécuta à Madrid sont demeurées presque
1. Nous accueillerions avec la plus extrême reconnaissance tout renseignement qui nous serait transmis
au sujet de l’une ou de l’autre de ces deux pièces et qui nous permettrait de combler les lacunes qu’à notre
grand regret nous nous sommes vu forcé de laisser subsister dans ce catalogue.
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fournir ni la description ni les dimensions, que ces messieurs ont omis d’indiquer
dans leurs essais de catalogue 1 :
261. Une grande scène d'inquisition.
262. Une mascarade.
LITHOGRAPHIES.
L’œuvre lithographique de Goya a deux patries : Madrid et Bordeaux,
et date de deux époques : 1819 et 1825.
Lorsqu’il s’essayait dans cet art, encore dans ses langes, Goya comp-
tait déjà soixante-treize ans, et il en avait quatre-vingts, lorsqu’il exécuta
ces quatre merveilleuses pièces que nous appelons les Taureaux de Bor-
deaux.
On a comparé, non sans raison, les lithographies de Goya à celles
d’Eugène Delacroix; le grand artiste français avait justement le tempé-
rament qu’il fallait pour comprendre et s’assimiler le talent du vieux
maître espagnol, original toujours et en tout, jusque dans la pratique
d’un art qui en était encore à ses débuts.
Certes, Delacroix dut étudier passionnément ces belles lithographies,
et le rapprochement que l’on a fait entre les illustrations du Faust et les
Taureaux de Bordeaux se pourrait, au besoin, corroborer par des dates:
les quatre grandes pièces de Goya n’ont-elles pas, en effet, été éditées
à Bordeaux en 1825, et l’on sait que le Faust fut publié en 1828. Or,
Delacroix put certainement connaître dès leur apparition ces productions
lithographiques, dont diverses épreuves, inscrites sous les n5s 827, 828,
829 et 830, se trouvent au catalogue de sa vente. Cette parenté dans le
talent des deux artistes n’a donc rien de fortuit; l’influence qu’exerça
Goya sur Delacroix n’est pas d’ailleurs bornée à la lithographie. Et, par
parenthèse, qu’il nous soit permis de signaler aux chercheurs qu’il y a
dans le talent de notre compatriote un peu plus de l’École espagnole que
l’on n’en soupçonne généralement, et que Velâzquez, Le Greco et Goya
ont puissamment marqué leur empreinte dans la période de ses travaux
qui suit le voyage au Maroc (1832).
Mais c’est assez nous écarter de notre sujet. Ce qu’il nous importait
surtout de constater, c’est que Delacroix a compris et aimé Goya, et nous
ne pouvions point ne pas relever que le maître aragonais comptait parmi
ses admirateurs une autorité de cette valeur.
Les lithographies que Goya exécuta à Madrid sont demeurées presque
1. Nous accueillerions avec la plus extrême reconnaissance tout renseignement qui nous serait transmis
au sujet de l’une ou de l’autre de ces deux pièces et qui nous permettrait de combler les lacunes qu’à notre
grand regret nous nous sommes vu forcé de laisser subsister dans ce catalogue.