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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 25.1868

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Nr. 4
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Darcel, Alfred: Archives de la Commission des monuments historiques: [Rezension]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19886#0371

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354

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

transformées par la barbarie mérovingienne, pour arriver aux églises romanes. Elle
montrait les développements successifs de l’architecture voûtée jusqu’à son entier
affranchissement de toute imitation antique au xne siècle; son épanouissement au xm';
ses exagérations logiques au xive; les convulsions de son agonie au xve, pour finir à
la résurrection d’une prétendue architecture antique au xvic siècle.

Puisque l’administration des Beaux-Arts possédait les magnifiques dessins que
M. Courinont, alors chef du service des monuments historiques, avait choisis pour
retracer ces évolutions de notre architecture, pourquoi ne pas compléter l’enseigne-
ment en comblant les lacunes qu’un premier choix fait à la hâte avait nécessairement
laissées, et pourquoi ne pas le rendre durable en faisant graver le tout? M. Achille
Fould, pendant son séjour au ministère d’État, de qui relevaient alors les monuments
historiques, approuva cette pensée et prit les mesures nécessaires pour la publication
des Archives de la Commission en gravures de format in-folio, accompagnées de notices
sur l’histoire et les particularités archéologiques des monuments représentés. Cette
œuvre de longue haleine est aujourd’hui arrivée à sa -126“ livraison, et nous y retrou-
vons reproduites par nos meilleurs graveurs d’architecture la plupart des études ori-
ginales qui avaient figuré à l’Exposition universelle de 1855, et que nous avons
retrouvées à celle de 1867 C

Au point où nous les trouvons aujourd’hui, les Archives, qui ont dépassé la moitié
du nombre de livraisons dont se composera la première série, ne peuvent encore donner
une figuration complète de l’histoire de l’architecture en France, et nous ne nous
imposerons point la tâche, aussi facile qu’inutile, d’indiquer les lacunes qui existent.
Nous sommes assuré quelles seront comblées.

La série commence par deux monuments que les conquérants romains ont élevés
sur le-sol de la Gaule, et que pour cela on a pris l’habitude d’appeler gallo-romains,
bien que le génie des populations autochthones ne se révèle en rien dans leur con-
struction.

Le Pont du Gard et l’Amphithéâtre d’Arles, étudiés tous deux par M. Ch. Questel,
sont des monuments où l’esprit latin se montre tout entier et qui seraient tels que
nous les voyons en quelque lieu que leurs constructeurs les eussent élevés. Le premier
est un de ces monuments d’utilité publique où la puissance romaine s’affirme par la
solidité des matériaux, la rusticité du travail et la hardiesse relative de la construction.
Nous disons relative, parce qu’aujourd’hui on montre plus d’audace dans les travaux
publics, tout en arrivant parfois à la grandeur et au style, comme dans le bel aqueduc
de Uoquefavour ou le viaduc de Commèles. L’amphithéâtre d’Arles est une réplique
amoindrie et simplifiée du Colisée de Rome. Mais on y voit toujours cette subordina-
tion de l’arcade à l’ordre et à la plate-bande qui semble aujourd’hui, et à une foule de
bons esprits, une faute contre là logique et le goût. Malheureusement, l’antiquité n’a
guère été étudiée jusqu’à notre génération que sur des monuments romains, et il faut
espérer que la connaissance plus parfaite de l’architecture grecque, qui se répand chaque
jour davantage, nous affranchira de ces malheureuses réminiscences d’école auxquelles
nos architectes sont encore soumis, et nous délivrera enfin de ces imitations sans intel-
ligence auxquelles on donne le nom d’architecture classique.

1. Cette exposition d’une partie des portefeuilles de la Commission des monuments historiques a été
renouvelée avec de grands développements lors de l’Exposition universelle de 1867, sous la galerie ouverte
au pourtour du jardin central. L’administration avait voulu compléter, au moyen des études exécutées
d après un certain nombre de monuments nationaux, l’enseignement que, tout à côté, les galeries de l’His-
toire du travail donnaient sur l’art mobilier.
 
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