Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 25.1868

DOI Heft:
Nr.6
DOI Artikel:
Grangedor, J.: Les derniers travaux d'art au Palais de Justice
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19886#0529

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
510

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Pour bénéficier des avantages que lui offrait ce magnifique emplace-
ment, M. Duc a cherché dans la composition de son œuvre la sobriété et
la simplicité des grandes formes, cela est incontestable. Nous parlons,
bien entendu, de l’effet général de l’édifice vu de loin, abstraction faite
de la valeur décorative des nombreux détails, qui sont généralement
exécutés avec goût et conscience.

Mais l’ensemble ne se présente point cependant, pour notre regard,
avec l'autorité que l’artiste a voulu lui donner. 'Les effets puissants et
durables de l’architecture, ceux que le public pe.ut apprécier parce qu’il
les sent plutôt qu’il ne les juge, dépendent avant tout de la proportion
des masses. Ici M. Duc a cru employer utilement des moyens héroïques;
mais nous trouvons que, par excès de recherche, il n’a point atteint le
but qu’il se proposait, et que, là où il voulait être grand, il est resté
seulement ingénieux, élégant et raffiné.

Si la difficulté était grande à résoudre, les ressources étaient abon-
dantes en proportion. Le périmètre général des constructions devait for-
mer un trapèze irrégulier; de là, nécessité d’ajuster par un angle obtus la
façade reconstruite de la Cour de cassation au nord avec celle que nous
avons à décrire, qui forme maintenant, par l’étendue et la richesse, le
véritable front du Palais et sa principale entrée vers la ville. De plus, en
prenant l’étage supérieur de la Sainte-Chapelle comme niveau historique
du sol de l’ancien Palais, il était nécessaire de continuer partout cet exhaus-
sement consacré, tout en ménageant l’accès de plain-pied sur le cpiai aux
bâtiments construits à neuf pour les besoins du service. Il fallait donc
refaire à l’extérieur de la nouvelle façade un escalier monumental analogue
à celui qui dessert l’ancienne façade primitive de l’est. Puis l’Hôtel de la
préfecture de police au sud devait se raccorder avec les aménagements
exécutés dans ces dernières années ; c’est donc à dire que le plan du terrain
disponible, ainsi que les différences de niveau, imposaient à l’avance aux
constructions futures une certaine irrégularité. Reconnaissons qu’au point
de vue de la distribution générale M. Duc a su tirer un bon parti de
cette absence môme de toute symétrie dans l’ensemble.

Le centre de l’édifice au nord s’accuse par un pavillon surélevé; dans
la façade récemment inaugurée, c’est une apparence de colonnade qui
indique le Palais ouvert à tous, en résumant, par une ligne horizon-
tale amplement suivie, toutes les formes adoptées de préférence dans la
construction, affirmant ainsi, dans son unité voulue, la conception de
l’artiste.

La dimension géométrique dominante, choisie par M. Duc, est la lar-
geur; en conséquence, ce portique simulé, qui, par une légère saillie,
 
Annotationen