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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 25.1868

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Nr.6
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Les expositions de tableaux en Angleterre pendant le dix-huitième siècle et les origines de l'Académie
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https://doi.org/10.11588/diglit.19886#0554

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LA PEINTURE ANGLAISE AU XVIIIe SIÈCLE.

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siste encore; mais leur rôle n’est plus que nominal et ne se manifeste guère que dans
un sens gastronomique. Les peintres avaient la leur ; les maîtres recevaient des ap-
prentis, qui restaient parfois leurs élèves pendant treize ans, dont six étaient unique-
ment consacrés à la préparation des couleurs. Quand ces institutions protectionnistes
disparurent, les essais d’académies d’art se manifestèrent, avec peu de succès d’abord.
Le trône, le public, les intéressés eux-mêmes ne se rendaient pas encore parfaitement
compte de l’esprit qui devait les diriger et du but qu’ils devaient atteindre.

Il est tout naturel que Charles Ier ait été le premier à encourager une tentative de
ce genre ; son esprit éclairé ne pouvait qu’applaudir à une pareille idée. C’est donc
sous son règne, en 1636, que fut fondé le Muséum Minervæ, dans un local voisin de
Covent Garden. La patente d’installation subsiste encore aux archives, et les règle-
ments1 furent imprimés la môme année. Les cours comprenaient : les arts, les sciences,
les langues étrangères, les mathématiques, la peinture, la sculpture, l’équitation, les
fortifications, l’archéologie, la numismatique. Nul ne pouvait y être admis sans prouver
qu’il était gentleman. Sir Francis Kynaston fut. le premier régent de l’institution, à
laquelle il avait été accordé des armoiries. Mais cinq ans s’étaient à peine écoulés que
les premiers symptômes de la guerre civile se manifestèrent, et tout s’évanouit.

Balthazard Gerbier., qui, au titre de master of lhe horse du duc de Buckingham,
joignait les fonctions de confident et d’agent particulier, et qui, après la mort de son
protecteur, fut employé par le roi comme peintre et architecte, comme agent diplo-
matique (fonctions alors distinctes de celles d’ambassadeur) en Hollande, et enfin
comme ambassadeur à Bruxelles, de 1631 à 1640, où de nombreuses lettres nous le
montrent lié avec Pierre-Paul Rubens et fort môlé aux commandes et achats de tableaux
par les grands seigneurs anglais; Balthazard Gerbier, disions-nous, goûtait fort les
beaux-arts et il établit une sorte d’académie particulière en 1648 à Whitefriars, sous
le nom A’Academy for foreign languages and ail noble sciences and exercices. On
n’a que peu de renseignements sur ce qui s’y passait; Gerbier y fit en plusieurs lan-
gues des lectures sur divers sujets, et y donna, en 1649, ce que nous appellerions
aujourd’hui une matinée musicale.

Pendant le gouvernement du parlement républicain, qui avait ordonné que tous les
tableaux (appartenant au feu roi) dans lesquels on représente la seconde personne
de la Trinité et la vierge Marie seraient brûlés, on ne sera point surpris que nous
n’ayons à mentionner aucune tentative.

Evelvn, un esprit fin et délicat, qui nous a laissé sur la Restauration de si curieux
mémoires, avait un vif penchant pour l’art. Dans son ouvrage intitulé Sculptura il
donne son idée d'un plan d’académie pour l’encouragement des artistes et le dévelop-
pement de leurs études, qu’il n’est pas sans intérêt de comparer avec celui qui servit
de base, un siècle plus tard, à la fondation de l’Académie royale.

Il dit :

« On se propose de prendre une maison avec un nombre suffisant de pièces, dont
deux, qui seraient contiguës l’une à l’autre, seraient réservées pour dessiner et mo-
deler d’après nature; une troisième serait consacrée à l’architecture et à la perspec-

1. Tlie Constitutions of lhe muséum .Vinervœ, London, printed by T. P. for Thomas Spencer 1G36. L’opus-
cule est dédié To lhe noble and generous well wisheis lo vertuous actions and learning, par Tlie Itegent mut
professours of tlie Muséum Minervœ witli ail honour and happiness.

XXV.

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