LES
FAÏENCES DE PHILIPPE LE HARDI
(139-1)
ans le premier chapitre de l’Histoire de la céramique lilloise1 2,
j’ai publié des titres et des documents qui établissent que la fabri-
cation de la faïence peinte et émaillée avait été artistiquement pra-
tiquée dans la Flandre et l’Artois dès les dernières années du
xivc siècle. Qu’il me soit permis de rappeler ici qu’après avoir re-
produit non-seulement les lettres patentes datées de Lille, par les-
quelles Philippe le Hardi accordait le privilège de la fabrication, mais encore les
articles des comptes qui constataient le payement des produits fabriqués, et même leur
emploi, je terminais en disant : « Il ne manque aux preuves écrites, suffisantes du
« reste, qu’un carreau émaillé sauvé des ruines des châteaux d’Arras ou de Hesdin pour
« nous dire, non pas que cette fabrication a existé, mais quel était le mérite de cette
« fabrication. »
M. Charles Dambin en rendant compte dans la Gazelle des Beaux-Arts 2 du livre
que j’ai publié, après avoir résumé les documents, finit ainsi :
« . De ces passages et de plusieurs autres qui constatent l’existence de « car-
« reaux de peinture », M. J. Houdoy conclut qu’il s’agit de faïences émaillées, et il
« est difficile de ne pas être de son avis. Cependant, c’est à peine si à la fin du
« xive siècle l’on constate d’une façon positive la connaissance de la faïence émaillée
« en Italie. S’il y a donc de grandes raisons de croire à la fabricalion de pavés de
« faïence émaillée dans les Flandres à la fin du xive siècle, il y en a aussi de puissantes
« pour se maintenir dans un doute prudent, jusqu’à ce qu’une trouvaille faite à Hesdin
« nous donne un spécimen de ces carreaux 'peints et. jolis. »
C’est cette heureuse trouvaille que je viens annoncer aujourd’hui. J’ai eu sous les
yeux des fragments de carreaux provenant de fouilles exécutées sur l’emplacement de
la tour du sud du vieux château de Hesdin ; ces carreaux sont actuellement la propriété
de M. Petit, d’Arras, qui les tient de la personne même qui a fait exécuter les fouilles
en 1854.
Voici la description des deux spécimens les plus importants.
Le premier est le fragment principal d’un carreau de dix-neuf centimètres de côté
1. Paris. A. Aubry.
2. Tome III, 2e période, page 185.
FAÏENCES DE PHILIPPE LE HARDI
(139-1)
ans le premier chapitre de l’Histoire de la céramique lilloise1 2,
j’ai publié des titres et des documents qui établissent que la fabri-
cation de la faïence peinte et émaillée avait été artistiquement pra-
tiquée dans la Flandre et l’Artois dès les dernières années du
xivc siècle. Qu’il me soit permis de rappeler ici qu’après avoir re-
produit non-seulement les lettres patentes datées de Lille, par les-
quelles Philippe le Hardi accordait le privilège de la fabrication, mais encore les
articles des comptes qui constataient le payement des produits fabriqués, et même leur
emploi, je terminais en disant : « Il ne manque aux preuves écrites, suffisantes du
« reste, qu’un carreau émaillé sauvé des ruines des châteaux d’Arras ou de Hesdin pour
« nous dire, non pas que cette fabrication a existé, mais quel était le mérite de cette
« fabrication. »
M. Charles Dambin en rendant compte dans la Gazelle des Beaux-Arts 2 du livre
que j’ai publié, après avoir résumé les documents, finit ainsi :
« . De ces passages et de plusieurs autres qui constatent l’existence de « car-
« reaux de peinture », M. J. Houdoy conclut qu’il s’agit de faïences émaillées, et il
« est difficile de ne pas être de son avis. Cependant, c’est à peine si à la fin du
« xive siècle l’on constate d’une façon positive la connaissance de la faïence émaillée
« en Italie. S’il y a donc de grandes raisons de croire à la fabricalion de pavés de
« faïence émaillée dans les Flandres à la fin du xive siècle, il y en a aussi de puissantes
« pour se maintenir dans un doute prudent, jusqu’à ce qu’une trouvaille faite à Hesdin
« nous donne un spécimen de ces carreaux 'peints et. jolis. »
C’est cette heureuse trouvaille que je viens annoncer aujourd’hui. J’ai eu sous les
yeux des fragments de carreaux provenant de fouilles exécutées sur l’emplacement de
la tour du sud du vieux château de Hesdin ; ces carreaux sont actuellement la propriété
de M. Petit, d’Arras, qui les tient de la personne même qui a fait exécuter les fouilles
en 1854.
Voici la description des deux spécimens les plus importants.
Le premier est le fragment principal d’un carreau de dix-neuf centimètres de côté
1. Paris. A. Aubry.
2. Tome III, 2e période, page 185.