LES TAPISSIERS DE HAUTE LISSE
HISTOIRE DE LA FABRICATION LILLOISE DU XIVe AU XVIIIe SIÈCLE1.
'histoire de la tapisserie subit les mêmes évolutions que celle de la
céramique en suivant pas à pas les amateurs afin de leur signaler les
choses qu’ils se sont mis à rechercher. On a commencé par une his-
toire générale de la céramique : les monographies locales ne sont venues
qu’après, lorsque la multiplicité des cabinets et des collections ont permis de se
reconnaître parmi tant de pièces d’origines et d’aspects si divers.
Nous possédions aussi des généralités sur la tapisserie. Mais après avoir vidé
châteaux et maisons de tout ce qu’on y possédait d’ancien, les a chineurs » se sont
mis à ,en décrocher les vieilles tapisseries, belles ou laides, fraîches comme au premier
jour ou pendantes en lambeaux poudreux, et il est devenu de mode d’en orner les
maisons nouvelles. Malheureusement les collections de tapisseries sont impossibles à
former, car une seule pièce suffirait souvent à couvrir toutes les parois, y compris
portes et fenêtres, d’un cabinet où il est possible d’exposer de nombreuses assiettes.
Le livre suit les amateurs. — Après les ouvrages déjà anciens de date de M. Achille
Jubinal et l'histoire plus récente de la manufacture des Gobelins par M. Lacordaire,
nous avons reçu d’Arras une histoire des tapisseries de cette ville par M. l’abbé Van-
Drival, livre malheureusement dépourvu de critique. A peu près en même temps les
fabriques d’Àubusson, de Felletin et de Bellegarde trouvaient dans M. C. Perathon
leur historien.
Voici aujourd’hui M. Jules Houdov qui, continuant à exploiter avec bonheur les
riches archives de Lille, ajoute un livre nouveau à ceux qui nous ont déjà révélé tant
de faits nouveaux sur la céramique lilloise et sur les travaux d’art exécutés dans sa
halle échevinale par la riche cité flamande. L’émulation a traversé la frontière, et l’on
nous annonce une histoire de la tapisserie dans les villes de la Flandre non française
par M. Pinchart, chef des archives du royaume de Belgique.
Les mœurs nomades du moyen âge expliquent le grand nombre de tentures possé-
dées par chaque grand seigneur et la multiplicité des fabriques. Les châteaux étaient
1. 1 vol. gr. in-8, de vii-155 pages, avec table, par Jules Houdoy. — Impr. de Danel, à Lille. Paris,
A. Aubry, 1871.
HISTOIRE DE LA FABRICATION LILLOISE DU XIVe AU XVIIIe SIÈCLE1.
'histoire de la tapisserie subit les mêmes évolutions que celle de la
céramique en suivant pas à pas les amateurs afin de leur signaler les
choses qu’ils se sont mis à rechercher. On a commencé par une his-
toire générale de la céramique : les monographies locales ne sont venues
qu’après, lorsque la multiplicité des cabinets et des collections ont permis de se
reconnaître parmi tant de pièces d’origines et d’aspects si divers.
Nous possédions aussi des généralités sur la tapisserie. Mais après avoir vidé
châteaux et maisons de tout ce qu’on y possédait d’ancien, les a chineurs » se sont
mis à ,en décrocher les vieilles tapisseries, belles ou laides, fraîches comme au premier
jour ou pendantes en lambeaux poudreux, et il est devenu de mode d’en orner les
maisons nouvelles. Malheureusement les collections de tapisseries sont impossibles à
former, car une seule pièce suffirait souvent à couvrir toutes les parois, y compris
portes et fenêtres, d’un cabinet où il est possible d’exposer de nombreuses assiettes.
Le livre suit les amateurs. — Après les ouvrages déjà anciens de date de M. Achille
Jubinal et l'histoire plus récente de la manufacture des Gobelins par M. Lacordaire,
nous avons reçu d’Arras une histoire des tapisseries de cette ville par M. l’abbé Van-
Drival, livre malheureusement dépourvu de critique. A peu près en même temps les
fabriques d’Àubusson, de Felletin et de Bellegarde trouvaient dans M. C. Perathon
leur historien.
Voici aujourd’hui M. Jules Houdov qui, continuant à exploiter avec bonheur les
riches archives de Lille, ajoute un livre nouveau à ceux qui nous ont déjà révélé tant
de faits nouveaux sur la céramique lilloise et sur les travaux d’art exécutés dans sa
halle échevinale par la riche cité flamande. L’émulation a traversé la frontière, et l’on
nous annonce une histoire de la tapisserie dans les villes de la Flandre non française
par M. Pinchart, chef des archives du royaume de Belgique.
Les mœurs nomades du moyen âge expliquent le grand nombre de tentures possé-
dées par chaque grand seigneur et la multiplicité des fabriques. Les châteaux étaient
1. 1 vol. gr. in-8, de vii-155 pages, avec table, par Jules Houdoy. — Impr. de Danel, à Lille. Paris,
A. Aubry, 1871.