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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 5.1872

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Nr. 2
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Darcel, Alfred: Les tapissiers de Haute Lisse: histoire de la fabrication lilloise du XIVe au XVIIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.21407#0192

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

184

Au xvme siècle la tapisserie lilloise languit; les ateliers ne s’y établissent que
d’une façon éphémère. Un seul tapissier, François Bouché, peut s’y maintenir quelques
années.

Ce devait être un fort habile onvrier s’il faut lui attribuer une magnifique tenture
de Psyché qui a figuré à l’exposition de l’Histoire du travail. La signature F. Bouché,
bien qu’elle soit dans le sujet et en lettres cursives, si nos souvenirs sont exacts, est
revendiquée par M. Jules Houdoy comme étant celle du tapissier et non pas celle du
peintre, dout l’orthographe est d’ailleurs différente.

Le dernier haut lissier lillois fut Étienne Deyrolle, le fils du tapissier des Gobe-
lins, qui tenta au xvine siècle de faire rentrer la fabrication dans l’ancienne pratique
du modelé par hachures.

Il semble résulter de l’analyse qui précède que l’industrie de la tapisserie de
haute lisse, assez florissante à Lille aux xve et xvr siècles, ne fut jamais cependant une
industrie naturelle au pays. Les ouvriers y arrivent des villes voisines qui sont
en possesion de la renommée, et aux xvue et xvuie siècles il faut leur accorder des
privilèges afin de s’y maintenir. Quant aux produits, si l’on connaît ceux du
xvme siècle et même du xvne qui témoignent d’une bonne fabrication, les monuments
manquent pour les siècles antérieurs et les documents sont incomplets. Aucun ne fait
mention de tentures à personnages, et ceux qui contiennent une description ne relatent
que des pièces de pur ornement. Mais il ne faut pas s’en tenir à la lettre de ces docu-
ments. Leur origine municipale explique lunature particulière de tapisseries destinées
exclusivement à décorer les salles publiques de la halle, et il faut croire que si la
fabrication courante prévalut à Lille, quelques tapissiers élevèrent plus haut leur
industrie.

M. Jules Houdoy termine son livre par un certain nombre d’extraits de comptes,
relatifs à des tentures de toute origine. Les sujets représentés y sont parfois décrits,
mais le plus souvent sommairement indiqués. 11 pense que Ton pourra peut-être h
l’aide de cette liste retrouver l’origine de quelques vieilles tapisseries encore
existantes.

L’analyse que nous venons d’en faire, en notant les faits les plus saillants qui v
sont consignés, montre de quel intérêt est le nouveau livre de M. Jules Houdoy, les
Tapisseries de haute lisse. Histoire de la fabrication lilloise. Non-seulement la
connaissance particulière de l’industrie d’une cité s’v trouve intéressée, mais l’histoire
générale de l’une des fabrications .qui ont été et sont encore une des gloires de la
France y trouve des éclaircissements considérables.

Enfin ce livre est un beau livre, qui fait le plus grand honneur aux presses lilloises
d’où il est sorti.

ALFRED DARCEL.

Le Directeur : ÉMILE GALICHON.

PARIS. - J. CLAVE, IMPRIMEUR, 1, HUE S A I N T - U K N O l T. — {1325J
 
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