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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 5.1872

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Nr. 3
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Ménard, René: Institution de South Kensington, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21407#0271

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INSTITUTION DE SOUTH KENSINGTON.

261

Les examinateurs de South Kensington n’ont pas seulement à juger de
la force respective des élèves ; ils publient un rapport critique sur l’en-
seignement qui est donné dans chaque école et renseignent ainsi le
pays sur l’état des études pour lesquelles la nation vote si libéralement
des subsides. Les professeurs dont la classe a été bien dirigée ont aussi
leur part de récompense, et ces prix représentent une valeur considérable.
Il y a un prix de cinquante livres (1,250 francs environ), trois de quarante
livres, cinq de trente livres, dix de vingt livres, et vingt de dix livres. La
manière dont sont distribuées ces primes assure à l’enseignement un
avantage considérable. C’est la force moyenne d’une classe plutôt que la
force individuelle d’un élève qui prouve la bonté d’un enseignement. La
façon dont les concours sont organisés dans nos collèges offre de grands
inconvénients : un professeur qui s’occupe exclusivement de deux ou trois
élèves, en négligeant les autres, obtient facilement de grands succès
au concours général, et on ne remarque pas assez que c’est au détriment
de la plus grande masse des élèves que certaines institutions ont acquis
leur renommée. Pour que le concours fût efficace, il faudrait qu’en
dehors du prix que reçoit l’élève pour son travail particulier il y eût un
prix pour le professeur dont la classe a atteint dans son ensemble un
niveau plus élevé que les autres.

En Angleterre le professeur d’une petite ville qui met à son ensei-
gnement du zèle et de l’intelligence peut non-seulement recevoir des
primes, mais encore se faire connaître et aspirer à une position plus
élevée. Le système des primes est une excellente méthode pour justifier
l’avancements car si le ministre en décide, on croira toujours à des faveurs
personnelles, tandis qu’un concours établit une situation nette et donne
au vainqueur des titres dans lesquels l’intrigue ne peut entrer pour
rien. Il présente en outre cet avantage, qu’une localité peu importante
ne sera pas considérée comme un lieu d’exil par le professeur qui sait
que son activité aura sa récompense là aussi bien qu’ailleurs. Le point
important à considérer dans les questions sociales consiste à identifier
l’intérêt individuel avec l’intérêt général.

Les maîtres eux-mêmes sont constamment entraînés à faire de nou-
velles études. Ceux dont l’enseignement a été jugé satisfaisant reçoivent
en dehors des primes une indemnité pour un voyage qui doit être con-
sacré à l’étude. Ges voyages ne répondent pas à notre prix de Rome, et ils
ont en effet un autre but. C’est avant tout l’enseignement général dont
on se propose d’élever le niveau; ce sont des professeurs que l’on tient
à former, plus encore que des artistes producteurs. Un maître d’une
école provinciale est donc appelé à Londres, où il suit quelque temps les
 
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