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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 5.1872

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Nr. 6
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Mantz, Paul: Salon de 1872, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21407#0493

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478

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

de l’école de M. Meissonier, ou du moins il s’est formé sous la même
influence une légion d’artistes amoureux du détail, qui attachent une
importance démesurée à la perfection du rendu et qui ne se sentent
la conscience en paix que lorsque ayant à peindre une toiture, ils en ont
minutieusement copié la moindre tuile. Chez quelques-uns d’entre eux
la finesse de l’exécution devient désespérante, parce qu’elle remplace
tout. Nous discuterons, quand il le faudra, ces patients ouvriers de la
petite peinture. Contentons-nous de leur dire aujourd'hui que s’ils ne
sont pas encore une calamité, ils sont déjà un danger. Qu’ils se rappellent
l’histoire de l’école hollandaise et de sa rapide décadence. Les deux pre-
miers tiers du xvue siècle sont admirables, à Amsterdam, à Haarlem,
partout. De 1670 à 1680 — Rembrandt étant mort — l’art baisse; il
diminue en devenant plus soigneux du détail et.de la propreté du faire.
Aux franches et savantes allures des Ostade, des Metsu, des Terburg,
succèdent les fades minuties des miniaturistes sans esprit, les Miéris,
les Van Limborg, les Philippe Vandyck. Sachons nous garder contre les
menaces d’un péril pareil, et faisons en sorte qu’il n’v ait jamais un Van
der Werff dans le libre pays de Watteau.

PAUL MA NT Z.

[La suile au prochain numéro.)
 
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