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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
même passer pour revêche ; mais quelle énergie de facture et quelle
intensité d’expression; il n’est question là ni de mensonge ni de flat-
terie; c’est une œuvre de vérité et qui fait grand honneur à la sincé-
rité de l’artiste. Quand elle est sincère la femme l’est avec passion.
Une autre Slave, MUo Bashkirtseff l’avait déjà prouvé et l’on peut le
constater encore devant le portrait peint par Mlle Hirsch, si naturel et
pris sur le vif. Avec une simplicité charmante, M. Jacomb-Hood nous
montre une jeune Anglaise assise dans un intérieur assez nu, mais
habité par une très douce harmonie de gris et de noirs ; c’est tout à
fait distingué. Je ne veux oublier, cette fois, ni la délicate étude de
paysanne couchée, de M. Evariste Carpentier, ni le Portrait de M. Peter
Benoît, si curieusement buriné par M. Van Beers et d’une ressem-
blance intime, ni ceux de M. Giron, d’un ferme dessin, ni la Famille
royale de Danemark, belle réunion de portraits par M. Tuxen. Il ne
manque peut-être à la Cueillette des figues deM. Rosset-Granger qu’une
affirmation plus vigoureuse de la lumière et de la forme pour pré-
ciser ce qui est si délicatement senti; aux solides et fins paysages
de M. Jan-Monchablon qu’une enveloppe plus unie et plus moelleuse;
au Bibliophile de M. Gelhay, qu’un peu de souplesse pour affiner et
fleurir l’effet lumineux justement indiqué; peu de chose au Vieux Pê-
cheur de M. Hadengue; presque rien au Marché de M. Saunier. Est-ce
tout? ce serait présomption grande que de le croire. Heureux si l’on
a pu dégager l’essentiel et suivre, sans trop gauchir, le petit rayon
qui nous guidait dans le labyrinthe du Salon.
MAURICE HAMEL.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
même passer pour revêche ; mais quelle énergie de facture et quelle
intensité d’expression; il n’est question là ni de mensonge ni de flat-
terie; c’est une œuvre de vérité et qui fait grand honneur à la sincé-
rité de l’artiste. Quand elle est sincère la femme l’est avec passion.
Une autre Slave, MUo Bashkirtseff l’avait déjà prouvé et l’on peut le
constater encore devant le portrait peint par Mlle Hirsch, si naturel et
pris sur le vif. Avec une simplicité charmante, M. Jacomb-Hood nous
montre une jeune Anglaise assise dans un intérieur assez nu, mais
habité par une très douce harmonie de gris et de noirs ; c’est tout à
fait distingué. Je ne veux oublier, cette fois, ni la délicate étude de
paysanne couchée, de M. Evariste Carpentier, ni le Portrait de M. Peter
Benoît, si curieusement buriné par M. Van Beers et d’une ressem-
blance intime, ni ceux de M. Giron, d’un ferme dessin, ni la Famille
royale de Danemark, belle réunion de portraits par M. Tuxen. Il ne
manque peut-être à la Cueillette des figues deM. Rosset-Granger qu’une
affirmation plus vigoureuse de la lumière et de la forme pour pré-
ciser ce qui est si délicatement senti; aux solides et fins paysages
de M. Jan-Monchablon qu’une enveloppe plus unie et plus moelleuse;
au Bibliophile de M. Gelhay, qu’un peu de souplesse pour affiner et
fleurir l’effet lumineux justement indiqué; peu de chose au Vieux Pê-
cheur de M. Hadengue; presque rien au Marché de M. Saunier. Est-ce
tout? ce serait présomption grande que de le croire. Heureux si l’on
a pu dégager l’essentiel et suivre, sans trop gauchir, le petit rayon
qui nous guidait dans le labyrinthe du Salon.
MAURICE HAMEL.