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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 1
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Durand-Gréville, Émile: La peinture aux États-Unis, 1: les galeries privées
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0077

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LA

PEINTURE AUX ÉTATS-UNIS

LES GALERIES PRIVEES.

(premier article.)

l est assez difficile de résumer en quelques pages les documents ras-
semblés pendant un voyage de six mois à travers une centaine de
galeries. Notre tâche, dans cette tournée, n’a pas été celle d’un dilet-
tante qui cueille çà et là d’agréables impressions, mais celle d’un ca-
talogueur systématique et acharné. Passer en revue deux ou trois mille toiles et
faire un choix parmi elles, constituaient une lourde besogne, d’autant plus que
nous disposions d’un laps de temps relativement bien court; et puis, on a beau
trouver presque partout un accueil cordial et une aide empressée, l’examen des
galeries privées n’est pas aussi commode que celui des musées publics. Les vraies
galeries éclairées par un jour d’en haut et faites exprès pour la peinture sont rares
aux États-Unis, comme en Europe : la plupart du temps, les tableaux sont distri-
bués dans toutes les pièces d’un appartement, de sorte que le métier de preneur
de notes implique une intrusion dans la vie de famille des possesseurs d’œuvres
d’art. La question de l’heure des repas prend une importance dont on n’a pas
d’idée : en Amérique, le déjeuner a lieu vers neuf ou dix heures, le dîner vers une
heure ou deux ; on risque donc d’être gênant, si l’on arrive un peu trop tôt ou
un peu trop tard. Après le dîner, il reste peu de temps, car les jours d'hiver sont
courts. D’autre part, les tableaux sont distribués inégalement, ceux-ci près d’une
large fenêtre, ceux-là dans une douce obscurité. Plus d’une fois, pour gagner
quelques quarts d’heure de bonne lumière et pour voir deux collections le même
jour, il nous est arrivé de ne pas dîner. Ajoutez à cela le travail d'informations
nécessaire pour savoir dans chaque ville quelles sont les galeries vraiment dignes
d’être visitées; puis les lettres d'introduction à obtenir; puis, très souvent, la dif-
ficulté de prendre un rendez-vous avec le propriétaire, qui ne veut montrer ses
tableaux qu’à une certaine heure et par un beau soleil, qui est enchanté de faire
admirer ses chefs-d’œuvre, d’en parler et d’en entendre parler, et qui s’ennuie visi-
blement pendant que l’on prend des notes...

Mais ces petites misères, inséparables d’un voyage d’exploration à travers le
domaine de l’art, ont été largement compensées par d’agréables rencontres. Nous
n’aurions jamais cru, avant de l’avoir constaté nous-même, que les États-Unis,
pays encore tout jeune, fussent si riches en œuvres de peinture, particulièrement
— 2e période. 9

xxxvi.
 
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