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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 4
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Pigeon, Amédée: Le mouvement des arts en Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0378

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LE

MOUVEMENT DES ARTS EN ANGLETERRE

ne intéressante étude a été publiée dans le Portfolio (mai
1887), par M. F.-G. Stephens, sur Mulready. 11 constate
en Angleterre un retour d’opinion favorable à l'acadé-
micien anglais, à l’auteur célèbre du Choix d’une robe

de noces et de beaucoup d’autres tableaux qui furent ex-
posés à Paris en 1855.

Il se trouve, en Angleterre, des artistes et des ama-
teurs si enthousiastes de l’art italien que l’art anglais ne
compte plus pour eux. Ils affectent de le mépriser, et dans
leurs jugements sévères n’épargnent pas plus Hogarth que les artistes vivants.
« Pour eux, dit M. Stephens, toute la peinture de genre est condamnée d’avance,
qu’elle soit l’œuvre de Téniers ou de Wilkie. » Ces Italiens trop exclusifs ont attaqué
Mulready; c’est contre leur jugement que M. G. Stephens proteste. Il trouve dans
Mulready toutes les qualités de dessin et de couleur qui font le grand artiste.

Il le loue pour sa parfaite santé, pour son sens délicat de la beauté saine, et le

sépare très résolument d’un grand nombre d’artistes, qui furent ses contempo-
rains et ses rivaux.

M. Stephens est très sévère pour Cattermole et Corbould, pour .T, Absolon,
A. Bouvier, pour E.-W. Frost, pour Westall, pour Wheatley, même pour Ary
Scheffer et pour Gustave Doré. Mulready seul lui paraît avoir les qualités essentielles.

Il conseille d’étudier toutes les études d’après nature de Mulready qui sont
conservées à Londres. Elles ont été trop estimées autrefois, dit-il, et sont main-
tenant trop dédaignées. Le Musée de South Kensington possède aussi un grand
nombre d’esquisses de Mulready à l’encre et au crayon et des aquarelles impor-
tantes. Le Portfolio reproduit à l’appui des éloges de M. Stephens deux dessins de
Mulready, dont l’un, une élude d’enfants, est en effet très beau.

Théophile Gautier, dans ses Beaux-Arts en Europe, a fait une belle place à
Mulready. On voit bien, dit-il, qu’il a, comme Wilkie, profondément étudié
Terburg, Netscher, Metsu, Mieris, Gérard Dow, Ostade, Téniers, Brauwer, Bega,
Craësbeeke et tous ces charmants maîtres des Flandres et de Hollande qu’écartait
le goût fastueux de Louis XIV. A ces éloges M. Stephens ajoute que Mulready
encore jeune dessina des arbres aussi soigneusement que Durer et Léonard de
Vinci. Dans ses études d’enfants il retrouve le dessin de Raphaël.
 
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