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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 2
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Lostalot, Alfred de: L' exposition de Toulouse
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0179

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L’EXPOSITION DE TOULOUSE

'exposition de Toulouse, ouverte depuis plusieurs mois, n’était
pas encore parée de tous ses atours au moment où nous la
visitions, mais d’après ce que nous avons vu il est permis
de dire qu’elle sera bientôt aussi belle qu’intéressante. On
peut y aller hardiment dès maintenant, car il restait peu de
chose à faire quand nous avons quitté la vieille cité de Clé-
mence Isaure.

L’ambition de Toulouse d’avoir une exposition internatio-
nale n’a pas été satisfaite; l’élément étranger y fait presque
nnplètement défaut. L’Espagne, sur qui Ton comptait et qui n’avait
is été chiche de promesses, a envoyé... deux bouteilles de vin. La
Hollande et la Belgique sont représentées par des llacons de curaçao, des
spécimens de cacao et quelques boîtes de cigares de la Havane. Çà et là des
1 | industriels coiffés d’un fez débitent des sucreries ou des bijoux en filigrane;
je doute fort que cet orient de pacotille ait eu à franchir la Méditerranée : on le
trouve à demeure dans toutes les grandes villes depuis l’Exposition universelle
de 1878.

Le Midi français aurait pu tout au moins se donner un peu de mouvement
pour concourir à l’exhibition toulousaine; le Midi n’a pas jugé à propos de se
soulever. Le grand élan des premiers jours s’est résolu en paroles. Lyon a envoyé
quelques beaux meubles; Tarbes des canons d’aspect imposant, et c’est tout.

Toulouse a donc été à peu près livrée à ses propres forces; j’ai plaisir à
constater qu’elle s’est tirée à son avantage de cette redoutable épreuve. Tout un
grand hall bâti pour la circonstance et pompeusement appelé : le Palais de
l’Industrie, est rempli des produits du commerce et de l’industrie de la région. Je
n’ai rien adiré de ces produits; excellents d’aspect aussi bien que de fabrication,
ils ressemblent à s’y méprendre à ceux des autres contrées françaises : il y a ici
comme partout d’habiles ouvriers d'art, mais l’esprit qui vivifie les œuvres souffle
d’un point unique, de ce Paris qui a fait de la France une vaste banlieue pari-
sienne. Nous sommes de ceux qui déplorons cet état de choses ; l’industrie y
trouve peut-être son compte, mais l’art en est cruellement atteint; il se consume
dans l’imitation de formules importées qui paralysent toute initiative individuelle.
 
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