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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 5
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Hymans, Henri: Les dernières années de van Dyck
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0480

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DERNIÈRES ANNÉES DE VAN DYCK

e rapide déclin de l'École flamande après Rubens est
un fait historique établi à suffisance. Environné de
collaborateurs admirables, l’illustre maître avait à ce
point tiré parti des aptitudes de chacun d’eux, qu’en
vérité l’École entière se résout en sa personnalité.

Nous ne disons point qu’un Jordaens, par l’am-
pleur du pinceau, la vigueur du coloris et la forme
des conceptions, ne pût suffire à mainte entreprise
rubénienne. La maison du Bois à la Haye nous en
fournit la preuve, tout en montrant aussi la distance
qui sépare les deux artistes. Au surplus, les années qui s’écoulent de la mort de
Rubens à celle de Jordaens se caractérisent à merveille par le fait que Léopold
d’Autriche, dont la piété a marqué dans l’histoire, donna plus de relief à son gou-
vernement par la protection accordée à Teniers que par les vastes toiles dont il
fut à même d’enrichir les édifices du culte pendant son passage aux Pays-Bas.

Mais Jordaens et Teniers vécurent vieux et bien des artistes eurent Je temps de
se produire et de disparaître depuis Rubens jusqu’à l’époque de leur mort. H n’en
est pas de même en ce qui concerne Van Dyck. Tout porte à croire, au contraire,
que la disparition prématurée de ce grand artiste influa, dans une mesure consi-
dérable, sur les destinées de l’École que le génie de son chef avait portée à une
hauteur presque égale à celle de l’Italie un siècle auparavant. Il ne s’agit plus, en
effet, d’un espace de trente-huit années; en dix-huit mois : du 30 mai 1640 au
9 décembre 1641, le maître et l’élève ont disparu de la scène du monde. Ce très
court intervalle avait été pour Van Dyck d’une importance extrême et l’on va voir
que si sa mort soudaine fut pour l’art en général une perte irréparable, elle vint
frapper l’École d’Anvers au moment même où se préparait pour elle une ère nou-
velle de splendeur.

Pour avoir trouvé en Angleterre les honneurs et la fortune, Van Dyck ne paraît
s’être résigné à aucune époque de sa vie au rôle de peintre de cour. Nous savons
qu’il ne fut pas insensible à l’attrait de la beauté anglaise, non plus qu’aux avan-
tages d’une position privilégiée. Pourtant on le voit, à des intervalles presque
réguliers, venir se retremper dans le milieu natal et, au lendemain des œuvres
 
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