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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0387

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BIBLIOGRAPHIE

Les Chefs-d’œuvre du Musée royal d’Amsterdam. — Un vol. in-fol., orné de
125 héliogravures par Franz Hanfstaengl ; texte par A. Bredius L — Paris, J. Rouani,
éditeur.

uelles que soient les critiques qui peuvent être faites du style et sur-
tout de l’aménagement du nouveau Musée d’Amsterdam, il faut con-
venir que de son achèvement date une ère nouvelle pour l’étude de
l’École hollandaise. Non seulement, en effet, les tableaux qui, récem-
ment encore, étaient exposés au Trippenhuis ont trouvé désormais
une installation plus honorable, mais un très grand nombre de toiles de grandes
dimensions, jusqu’alors dispersées, reléguées à l’hôtel de ville ou dans des hospices
où elles étaient peu accessibles et mal surveillées, sont maintenant réunies au
Ryks-Museum et librement offertes à l’étude et à l’admiration publiques. Cetle
réunion est éloquente : outre qu’elle nous révèle sous des aspects imprévus bien
des talents que nous croyions connaître, elle fait sortir de l’oubli immérité où ils
étaient tombés des artistes presque ignorés de notre temps, mais fameux autre-
fois, et dont on ne rencontrait plus les noms que dans les écrits de leurs contem-
porains, sans qu’il nous fût possible d’apprécier si la réputation dont ils avaient
joui était justifiée.

Tout un côté de l’art hollandais, et peut-être le plus caractéristique, était ainsi
resté méconnu; je veux dire ces tableaux de corporations militaires, civiques ou
charitables, qui n’étaient guère représentés dans les collections de la Hollande que
par la série des peintures de Hais au Musée de Haarlem, par le Repas des Arque-
busiers de B. van der Ilelst et par les trois œuvres, célèbres entre toutes : la Leçon
d’anatomie, la Ronde de nuit et les Syndics qui marquent comme autant d’étapes
dans la carrière artistique de Rembrandt. Pour s’être contenté de voir et de juger
ce qui était ainsi le plus en vue, Fromentin a pu, en toute sincérité, avancer et
soutenir à force d ingéniosité ce singulier paradoxe que l’art hollandais semble
indifférent et comme étranger à la vie publique de la nation, tandis qu’à le bien
prendre, il n en est guère qui aussi franchement que lui se soit inspiré de cette vie
et y ait trouvé comme lui sa raison d’être, sa puissance et son originalité.

1. La traduction française est de M. Émile Michel. Nous avons à peine besoin d’ajouter
que M. Bredius ne pouvait choisir un collaborateur plus habile et plus compétent
(D. N. L. R ).
 
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