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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 4
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Braquehaye, Charles: La manufacture de tapisseries de Cadillac sur Garonne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0377

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LA MANUFACTURE DE TAPISSERIES DE CADILLAC. 339

Nous ne croyons pas davantage que ces tapisseries aient pu rester roulées, ne
servant qu’à l’occasion des fêtes, puis emballées par Bécheu, en 1658, placées dans
l’hôtel de d’Épernon à Paris, enfin dispersées, là ou à Cadillac, ou à Paris à la
suite des procès intentés à ses héritiers. Il est vrai qu’on vendit à l’encan de
nombreux meubles à Cadillac du 27 septembre au Ier octobre 1675, et qu’à cette
époque, on « déplaça la majeure partye des meubles et tappisseries... et oh les
fist voyturer dans la ville de Paris. » Mais rien n’établit la présence de cette
importante tenture.

Nous proposons une version qui, si elle est inattendue, n’en est pas moins
sérieuse. Elle repose sur des documents inédits. Selon nous, l'Histoire de Henry III
dut décorer le chœur ou l’une des chapelles de l’église de Saint-Cloud, vers 1636.
Nous avons la preuve que c’est d’Épernon, et non Benoise, secrétaire du roi, qui
fit élever dans cette église le monument royal, aujourd’hui à Saint-Denis, qui
contint le cœur de Henry 111. Ce monument, attribué à Barthélemy Prieur, est
J’œuvre de Jean Pageot, sculpteur élevé par le duc, à Cadillac; il fut livré dans
cette ville, et payé 2,100 livres, le 30 novembre 1635, puis placé dans la chapelle
funéraire que d’Épernon érigea à son protecteur dans l’église de Saint-Cloud.

Ce sanctuaire fut décoré de peintures et de riches carrelages en marbre; des
messes perpétuelles durent y être fondées. C’est là que YHistoire de Henry III,
lissée par Claude de la Pierre, fut placée.

De même que, pendant les années 1630 à 1636, les murailles de la cathédrale
de Reims disparaissaient sous les tentures commandées par l’archevêque au troyen
Murgalet et au flamand Perpesack, de même les murailles de la chapelle funéraire
de Saint-Cloud disparaissaient sous des tapisseries représentant T histoire glorieuse
du règne de Henry III. Sorte d’ex-voto triomphal, rappelant la gloire que d’Épernon
s’était acquise et faisant paraître, avec éclat, aux portes de Paris même, une
preuve de sa fidélité et de sa reconnaissance envers son bienfaiteur, dans un
temps où ces vertus semblaient absolument méconnues.

ü R A QUEHAYE.
 
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