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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Pigeon, Amédée: Le mouvement des arts en Allemagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0090

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78

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

reliefs de madones de l’École de Donatello, et notamment du grand et magnifique
bas-relief qui se trouve au Musée du Louvre.

Les deux bas-reliefs sont peints complètement, et dans un état parfait de con-
servation; par celle œuvre peinte, Sansovino se rattache encore aux vieux maîtres
de Florence.

L’influence d’Andrea sur Jacopo se fait sentir surtout dans les tèles des deux
madones et dans leurs vêtements; l’exemple de Michel-Ange se retrouve dans
l’ampleur des figures, dans cette construction puissante de corps de femmes sur-
montés de têtes relativement petites.

Ces influences diverses se retrouvent dès qu’on examine attentivement les ouvra-
ges de Sansovino. Mais elle n’empêche pas que l’impression générale soit très
caractérisée. Sansovino n’est pas éclectique, ce n’est pas un imitateur ; il reste lui-
même, et sait donner à ses études une unité qui lui est bien propre.

La Renaissance a peu d’œuvres aussi originales, et d’une aussi grande puis-
sance, bien que les œuvres du xv° siècle qui se rapprochent de celles-là leur soient
très supérieures par la naïveté, le sérieux de l’invention, la finesse des formes très
naturalistes, alors même que l’exécution révèle la main d’un artiste bien moins
habile que Sansovino.

M. Bode dit qu’il n’a pas trouvé jusqu’ici un second exemplaire de la composi-
tion qui se trouve maintenant dans le Musée de Berlin; quant à la répétition, il en
a vu, dans un magasin d’objets d’art, à Rome, une reproduction, dont les couleurs
sont moins bien conservées. Il y en a, dit-il, une troisième chez un marchand de
Venise.

Il est vraisemblable que ces deux compositions furent d’abord exécutées en mar-
bre on en bronze. Car, même au siècle dernier on trouve des répétitions en stuc, en
glaise ou en papier-pâte d’originaux en marbre ou en bronze.

Il n’est pas impossible que ces répétitions aient été faites par l’artiste lui-même
dans un but de décoration artistique. Car on raconte précisément de Jacopo qu’à
l’occasion de l’entrée du pape (Aon X, en 1515, il fit pour l’église San-Lorenzo, à
Florence une façade en bois qu’il orna de statues et de reliefs. Bientôt après, à
l’occasion de la seconde entrée du pape, il orna de la même façon la porte San-
Gallo.

En l’an 1515, dit Vasari, la venue du pape Léon X à Florence fut le sujet de riches
travaux de décoration. Sa Seigneurie et Julien de Médicis ordonnèrent que l’on
construisit en bois des arcs de triomphe en différents endroits de la ville. Non
seulement Sansovino fournit les dessins de plusieurs de ces monuments, mais
encore il entreprit avec Andrea del Sarto d’exécuter en bois, pour Santa-Maria-
del-Fiore, une façade temporaire ornée de statues et le bas-reliefs... Jacopo dis-
posa une façade d’ordre corinthien en guise d’arc de triomphe. Sur un immense
soubassement il éleva plusieurs rangs de colonnes, deux par deux. Les inter-
valles étaient occupés par des niches qui renfermaient les statues des apôtres.
Au-dessus des niches étaient des sujets de l’Ancien Testament peints en bronze,
dont quelques-uns se voient encore aujourd’hui dans la maison Lanfredini. Les
colonnes supportaient un entablement soumis à des ressauts multipliés et surmonté
d’un superbe fronton. Dans les tympans et sous les arcades, Andrea del Sarto
peignit de beauxsujets en clair-obscur. L’aspect de cette façade était si majestueux
que Léon X s’écria en le voyant : « Quel dommage que ce ne soit pas la véritable
 
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