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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 2
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Bouchot, Henri: Le portrait peint en France au XVIe siècle, 1: Bourdichon. - Perreal. - Les Clouet. - Corneille de Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0129

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LE PORTRAIT EN FRANGE AU"XVIe SIÈCLE.

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Bourdichon est bien certainement le portrait de saint François de
Paule, son contemporain, peint une première fois par lui du vivant
et une autre fois après la mort du saint. — Rien de plus curieux que
cette histoire racontée par Bourdiclion lui-même devant la commission
d’enquête pour la canonisation du saint1. Il dépose que François de
Paule ayant été enterré près du Cher, la duchesse d’Angoulême,
Louise de Savoie, le fit exhumer 15 jours après pour éviter que les
infiltrations de la rivière ne corrompissent le corps. Il apparut à Bour-
dichon tel qu’il était de son vivant, et le peintre consciencieux obtint
de mouler le masque pour pouvoir corriger sa peinture. Le portrait
ainsi refait fut envoyé à Rome par François I à Léon X lors de la
canonisation. Depuis il fut gravé deux fois. Une fois par AValdor au
commencement du xvne siècle dans la manière fine et poussée des
AVierix2, puis par Michel Lasne en 1645 avec une inscription qui ne
laisse guère de doutes. « Copié sur l’original qui est conservé à Rome
« au Yatican, lequel fut envoyé au pape Léon X par François premier
« roy de France, ce dict original fut tiré sur luy le jour de son decedz
« par Me Jehan Bourdiclion peintre du roy Louis XII, selon qu’il est
« porté au procès de la canonisation qui fut faict à Tours par les
« evesques de Paris, d’Auxerre et de Grenoble l’an 1513. »

L’effigie de François de Paule fut terminée en 1507 et dut être
reproduite par Bourdiclion, car on a parlé d’un similaire conservé
dans une famille française 3. Mais l’artiste ne s’arrêta point là dans
ses travaux. En 1515 un quatrième roi montait sur le trône et
presqu’aussitôt, — en 1516, — lui commandait son portrait. Yoici
l’ordonnance de payement égarée au milieu de choses indifférentes
dans un vieux parchemin 4.

« A Jehan Bourdiclion, paintre et varlet de chambre du Roy nostre

1. Bollandistes, avril, t. I, p. 148 E.

2. Mariette, Abecedario, I, p. 168. Le meilleur des portraits de François de
Paule est celui de Claude Mellan qui a gravé le saint d’après un original inconnu
dans lequel celui-ci est couché dans sa bière, et éclairé par un cierge, ce qui est
d’un très grand effet. Ne serait-ce point la représentation autrefois faite par
Bourdichon de l’exhumation de François de Paule, ou bien une représentation
idéale rêvée par Mellan? Quoi qu’il en soit, toutes les effigies du saint faites
d’après le tableau du Vatican, le montrent courbé, appuyé sur un bâton et coiffé
du capuchon des minimes. Peut-être le portrait était-il en pied, mais les estampes
ne le donnent qu’à mi-corps.

3. Il y a une copie ancienne de ce portrait dans l’église de Saint-Louis-en-lTle
à Paris.

4. Bib. nat. ms. 26,113, pièce 149. Déjà publié précédemment par l’Athenœum,
puis dans les Archives de l’art français, IV, p. 22, mais sans indiquer ni la pièce ni
le lieu où elle se trouve.

xxxvi. — 2e PÉRIODE.

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