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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 3
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Yriarte, Charles: Les portraits de César Borgia, 1: essai d'iconographie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0238

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210

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

équestre de Santa-Maria del Fior. — L’Alphonse d’Aragon est copié sur
la médaille du Pisanello. — Le Montefeltre a pour original le célèbre
Piero délia Francesca des Offices ; — Hippolythe de Medicis, enfin, trahit
l’original du Titien par le costume hongrois dont il est revêtu, etc.
Mais ce n’est pas tout encore; — s'il n’a pas connu le personnage ou
obtenu un document sérieux pouvant lui servir à la reproduction de
ses traits, Paul Jove n’a pas hésité à laisser en blanc dans ses beaux
livres, la place que l’illustration devait occuper. C’est ainsi, que n’ayant
pu reconstituer les traits du Piccinnino, ceux des deux Gonzague,
d’Antonio Colonna, du maréchal de Lautrec, de Philibert prince
d'Orange, de Moncade et de François de Bourbon, la place à occuper
est restée vide plutôt que de la remplir en recourant à un portrait de
pure fantaisie. — Voilà donc un illustrateur qui montre de la critique.

Où est F original peint de la collection des hommes illustres qui
décorait la Villa de l’Évêque? Nous l’avons cherché dans la Villa
même, chez les Jovio, dont la race n’estpas éteinte ; mais il a disparu au
milieu des vicissitudes du temps. Cependant, à défaut de l’original,
nous avons, au Musée clés Offices, la copie faite par l’Altissimo, Cristo-
fano Pappi, sur l’ordre du troisième grand-duc de Toscane, pour la
collection des 522 portraits d’hommes illustres des Offices. Les
archives du Musée font foi de cette origine; le catalogue officiel la
constate, et pour que nous ne doutions point de la personnalité du
modèle, le nom : césar, dux. valentino, est écrit sur le panneau
dont Paul Jove a établi la connexité avec la gravure, par le sous-
titre de son livre : « Veris imaginibus supposita quœ apud Muséum
Jovianum spectantur. » Le portrait sur bois est plus ample, plus noble,
il y a des variantes, et le dessinateur a rectifié l’œuvre banale du
peintre à la douzaine, mais nous n’avions pas besoin de l’aveu
solennel de Paul Jove pour reconnaître sous le même costume, ici et
là (costume de capitaine général de l’Église avec le beretlo et la capa),
César Borgia, duc de Valentinois.

Voilà donc enfin un César indiscutable. Guillaume Roville, à
peine le portrait vient-il de paraître, recourt à ce document pour
graver sa médaille; le faussaire du musée de Bergame la copie; Pom-
pilio Lotti, qui résume l’ouvrage de Paul Jove, le grave à nouveau (au
burin cette fois) ; et les collectionneurs de portraits du xvie siècle
(c’était la mode alors) reproduisent tous la même image (comme on
peut s’en convaincre en visitant les châteaux de la Renaissance dans
la Touraine). Belleforest en France (voir la Cosmographie), Burman,
en Italie et en Allemagne (Thésaurus antiquifatum et historiarum Italiæ,
 
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