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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
République, les épousailles de la mer, l’installation du doge, son
enterrement, les entrées des procurateurs, le carnaval même, sont
décrits et illustrés comme il convient. Pour ce tableau coloré,
M. Heiss a pris pour guide le substantiel petit livre de Saint-Didier,
la Ville et la République cle Venise, en l’accompagnant d’un commentaire
graphique qui vous transporte dans la luxueuse cité des doges, telle
qu’elle était au xve et au xvie siècles. Cette introduction se termine
par une consciencieuse étude sur la Zecca, hôtel des Monnaies de
Venise, et sur la valeur des monnaies ducales aux différentes époques.
Après nous avoir ainsi pénétrés de l’atmosphère vénitienne,
M. Heiss aborde la seconde partie de son travail exclusivement
réservée aux médailleurs. Onze d’entre eux ont signé leurs médailles :
ANT. ; M. GUIDIZANi; GIOVANNI BOLDÙ ; PIETRO DA FANO ; G. T. F. ; VITTORE
CAMELIO; Q. F.; GIOVAN-GUIDO AGRIPPA; GIOVANNI ZACCHI ; SPINELLI !
alessandro viTTORiA ; beaucoup d’artistes anonymes ont travaillé
pour les doges ou pour d’autres personnages vénitiens. Toutes les
médailles exécutées par cette vaillante légion figurent dans ce
nouveau volume qui ne renferme pas moins de 368 avers et revers.
Parmi les portraits gravés dans le texte, d’après des peintures,
des bustes et des bas-reliefs du temps, nous avons remarqué ceux de :
Francesco Foscari, d’après le tableau de Gentile Bellini du Musée
Correr; de Colleone, d’après la statue du Verrocchio et le dessin
attribué à Léonard de Vinci, de la collection Malcolm; de Gentile
Bellini, d’après le beau bas-relief du cabinet de M. Gustave
Dreyfus; de Giovanni Bellini, d’après le portrait de la galerie du
Capitole de Rome; de Leonardo Lorenado, par Giovanni Bellini, à la
National Gallery, et surtout d’après le bas-relief en marbre, représen-
tant le doge à genoux devant la Vierge, qui est au Musée du Palais
ducal à Venise (v. p. 130); de l’Arétin, d’après un bois du Titien ; de
da Ponte d’après un Tintoret du Musée de Vienne ; d’Andrea Centrario,
reproduit d’après le manuscrit de la Défense de Platon, à la Biblio-
thèque nationale; de Lodovico Scarampi, patriarche d’Aquilée, d’après
le Mantegna de Berlin ; de Bembo d’après un Titien de la galerie
Barberini à Rome.
L’auteur avait plusieurs fois fait remarquer, dans ses fascicules
précédents, avec quelle facilité les médailleurs de la Renaissance,
s’inspiraient des médailles, des intailles et des bas-reliefs antiques,
qu’ils copiaient quelquefois même presque servilement. Boldù, l’un
des plus éminents peintres-graveurs de cette époque, avait, dans sa
médaille de Caracalla, simplement agrandi la petite pièce d’argent
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
République, les épousailles de la mer, l’installation du doge, son
enterrement, les entrées des procurateurs, le carnaval même, sont
décrits et illustrés comme il convient. Pour ce tableau coloré,
M. Heiss a pris pour guide le substantiel petit livre de Saint-Didier,
la Ville et la République cle Venise, en l’accompagnant d’un commentaire
graphique qui vous transporte dans la luxueuse cité des doges, telle
qu’elle était au xve et au xvie siècles. Cette introduction se termine
par une consciencieuse étude sur la Zecca, hôtel des Monnaies de
Venise, et sur la valeur des monnaies ducales aux différentes époques.
Après nous avoir ainsi pénétrés de l’atmosphère vénitienne,
M. Heiss aborde la seconde partie de son travail exclusivement
réservée aux médailleurs. Onze d’entre eux ont signé leurs médailles :
ANT. ; M. GUIDIZANi; GIOVANNI BOLDÙ ; PIETRO DA FANO ; G. T. F. ; VITTORE
CAMELIO; Q. F.; GIOVAN-GUIDO AGRIPPA; GIOVANNI ZACCHI ; SPINELLI !
alessandro viTTORiA ; beaucoup d’artistes anonymes ont travaillé
pour les doges ou pour d’autres personnages vénitiens. Toutes les
médailles exécutées par cette vaillante légion figurent dans ce
nouveau volume qui ne renferme pas moins de 368 avers et revers.
Parmi les portraits gravés dans le texte, d’après des peintures,
des bustes et des bas-reliefs du temps, nous avons remarqué ceux de :
Francesco Foscari, d’après le tableau de Gentile Bellini du Musée
Correr; de Colleone, d’après la statue du Verrocchio et le dessin
attribué à Léonard de Vinci, de la collection Malcolm; de Gentile
Bellini, d’après le beau bas-relief du cabinet de M. Gustave
Dreyfus; de Giovanni Bellini, d’après le portrait de la galerie du
Capitole de Rome; de Leonardo Lorenado, par Giovanni Bellini, à la
National Gallery, et surtout d’après le bas-relief en marbre, représen-
tant le doge à genoux devant la Vierge, qui est au Musée du Palais
ducal à Venise (v. p. 130); de l’Arétin, d’après un bois du Titien ; de
da Ponte d’après un Tintoret du Musée de Vienne ; d’Andrea Centrario,
reproduit d’après le manuscrit de la Défense de Platon, à la Biblio-
thèque nationale; de Lodovico Scarampi, patriarche d’Aquilée, d’après
le Mantegna de Berlin ; de Bembo d’après un Titien de la galerie
Barberini à Rome.
L’auteur avait plusieurs fois fait remarquer, dans ses fascicules
précédents, avec quelle facilité les médailleurs de la Renaissance,
s’inspiraient des médailles, des intailles et des bas-reliefs antiques,
qu’ils copiaient quelquefois même presque servilement. Boldù, l’un
des plus éminents peintres-graveurs de cette époque, avait, dans sa
médaille de Caracalla, simplement agrandi la petite pièce d’argent