Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Bouchot, Henri: Le portrait peint en France au XVIe siècle, 2: Bourdichon. - Perreal. - Les Clouet. - Corneille de Lyon
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0247

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LE PORTRAIT EN FRANCE AU XVI0 SIÈCLE

219

quelques renseignements épars et tellement confus qu’on n’aurait su
en tirer la moindre donnée certaine. Il avait « peint, raconte Bran-
tôme, en une grand chambre tous les grands seigneurs, princes,
cavalliers et grandes reynes, princesses, dames, filles de la court de
France. Estant donc en ladicte chambre de ces painctures, nous y
yismes ceste reyne (Catherine de Médicis) parestre painte très bien
en sa beauté et en sa perfection, habillée à la franceze d’un chapperon
avec ses grosses perles et une robe à grandes manches de toille
d’argent fourrées de loups cerviers, le tout si bien représenté au vif
avec son beau visage, qu’il n’y failloitrien plus que la parolle, aiant
ses trois belles filles auprès d’elle. A quoy elle prist fort grand plai-
sir à telle veue, et toute la compagnie qui y estoit » 1.

CATHERINE DE MÉDICIS, PAR CORNEILLE DE LYON.

(D’après une gravure du « Promptuaire », Lyon, 1553.)

Cette visite se passait en juillet 1564 2, nous allons tout à l’heure
en avoir une preuve péremptoire. C’était l’année choisie par la cour
pour un grand voyage à travers la France. Il y avait longtemps déjà
que Corneille avait peint le portrait à chaperon et à loups cerviers, car
la reine Catherine n’était point veuve alors. Aussi, dans toute la
compagnie qui l’entoure durant sa visite à Corneille, ne se trouve-t-il
plus que le duc de Nemours qui puisse se rappeler ce costume déjà si
démodé : « Je croy, dit la reine, qu’il vous ressouvient bien du temps,
de l’aage et de l’habillement de ceste painture. Vous pouvez bien
juger mieux que pas ung de ceste compagnie, vous qui m’avez veue

1. Brantôme, édit. Lalanne, t. VII, p. 343.

2. Le voyage de la cour à Lyon se fit en juillet 1564, et c’est durant cette
absence que se produisit le fameux scandale causé par Isabeau de la Tour de
Limeuil, nièce de Catherine de Médicis, laquelle accoucha d’un fils du prince de
Condé dans la garde-robe de la reine; nous avons eu occasion de parler ailleurs
de cette dame devenue Mme de Sardini, parce que son portrait au crayon, aujour-
d’hui au Louvre, nous a aidé à identifier l’œuvre d’un inconnu, Benjamin Foulon,
neveu de François Clouet.
 
Annotationen