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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 4
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Froehner, Wilhelm: Une collection de terres-cuites grecques, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0300

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266

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

jamais le prodigieux ensemble des figurines de Béotie, d’Asie, de
Chypre, de la Basse-Egypte, aujourd’hui dispersées dans tous les
coins du monde?

En effet, depuis 1874, les terres-cuites tiennent une place énorme
dans l’histoire de l’art grec, et plus qu’aucune autre revue, la Gazette
des Beaux-Arts a contribué à faire connaître les découvertes nouvelles.
Pour rester au courant de ce qui se publie à ce sujet, il faut bien de
l’attention, et si c’est plaisir de marquer, jour par jour, les conquêtes
de la science, c’est aussi un tourment. Avec chaque figurine qui sort
du tombeau, une foule de questions se réveillent. Que représente-t-
elle? Quelle fut sa destination première? A quel siècle faut-il l’attri-
buer? Elle doit s’estimer heureuse qu’on ne lui demande pas si elle
a des radicelles dans les cassures. Les questions de ce genre touchent
aux plus grands problèmes de l’archéologie, et si nous sommes à même
de répondre à quelques-unes, à d’autres nous ne répondons qu’avec
doute et indécision. Quoi qu’on ait tenté pour y porter la lumière,
l’énigme se refuse avec une incroyable opiniâtreté à livrer son mot.

Je vais y revenir tout à l’heure, en conduisant le lecteur devant
une de nos belles collections de terres-cuites. Dans cette collection,
seules les pièces de premier ordre trouvent accès. Qui donc l’a formée?
Sans doute, c’est une âme d’artiste qui a présidé au choix; on pense
au mot de Yauvenargues : « qu’il faut avoir de l’âme pour avoir du
goût ». Partout le beau, le fin, le gracieux, le moindre objet trahit
un sentiment heureux, le goût délicat d’une femme. Figurez-vous
deux vitrines placées dans un atelier somptueux, entourées de
tapisseries, de marbres, de bronzes, de verres, de médailles, de
tableaux et de chevalets, au bas d’une tribune où l’on ne prononce
pas de discours. Le jour arrive discrètement par une baie voilée.
C’est là que les terres-cuites, avec leurs teintes chaudes, rayonnent
dans le clair-obscur : une assemblée de jeunes filles grecques, toutes
ravissantes, pleines de séduction et de charme. Mais je ne veux pas
insister. Ceux qui ont été admis à la visiter devinent qu’il s’agit de
la collection de Mme Darthès.

I.

Ce qui attire immédiatement le regard, ce sont deux statuettes de
grand style et de grandes dimensions, mesurant plus de trente centi-
mètres de hauteur. Elles se font pendant et représentent deux femmes
 
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