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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 4
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Müntz, Eugène: Les tombeaux des papes en France, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0312

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276

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

L’abbaye de Cluny renfermait les tombeaux de Grégoire 4M (1044,
1046) et de Gélase II (1118-1119); l'église d’Uzeste, dans la Gironde
s’enorgueillit aujourd’hui encore de posséder le tombeau de Clément Y,
le premier pape de la période avignonnaise. Jean XXII et Benoît XII
reposent à Notre-Dame des Doms, Clément VI est enterré à la Chaise-
Dieu, Innocent AN à Yilleneuve-les-Avignon, Urbain Y dans l’église
Saint-AMctor à Marseille, enfin les antipapes Nicolas Y et Clément AMI
ont trouvé un asile, l’un auxCordeliers, l’autre aux Célestins d’Avignon.

En plaçant en France le tombeau de Grégoire AM (1044-1046), je
suis une tradition souvent combattue. En effet, d’après certains histo-
riens, ce pape aurait été enterré à Saint-Pierre de Rome, et non à
l’abbaye de Cluny, — problème aujourd’hui difficile à résoudre et
qui présente d’autant moins d’intérêt que depuis des siècles toute
trace du tombeau a disparu.

On possède des données plus précises sur le lieu de sépulture
de Gélase II (1118-1119). Après un règne d’une année seulement,
Gélase mourut à Cluny, au milieu de ses cardinaux, comme dans sa
propre maison, affirme son historien; il expira après s’être fait
placer sur la cendre, revêtu de l’habit bénédictin. On lui érigea un
mausolée dans la grande basilique, à côté de la grande porte du
chœur, près de l’autel qui fut dédié plus tard à saint Thomas de
Cantorbéry 1. Ciacconio nous apprend que c’était un ouvrage en
marbre, du style toscan : « monnmentum marmoreum quidem illud,
sed ex lapide candido, opéré tusco constructum ». Les historiens
modernes de la célèbre abbaye ayant négligé de rechercher d’autres
détails plus circonstanciés, force m’est d’imiter leur laconisme et
de prendre congé, sur ce peu de mots, de Gélase IL

La papauté inféodée à la France, notre France du Alidi, plus ita-
lienne souvent que l’Italie, devenue le centre d’immenses intérêts,
les souverains pontifes épousant toutes les passions de leurs hôtes,
les monarques de l’Europe entière prenant le chemin du Comtat
Yenaissin, des entreprises grandioses, un culte ardent du luxe, de
l’art, des lettres, et par-dessus tout la grande figure de Pétrarque
planant pendant près d’un demi-siècle sur la cour pontificale et lui
communiquant quelque chose de sa souveraine distinction, tels sont
les traits principaux de ce que les contemporains ont appelé la captivité
de Babylone.

1. Lorain, Histoire (le l’abbaye de Cluny; Paris, 1845, p. 73, 96, 97.
 
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