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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 5
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Müntz, Eugène: Les tombeaux des papes en France, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0428

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384

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

cents — étudiants dans les principales facultés de l’Europe, l’amitié
de Pétrarque, puis, dans un autre ordre d’idées, la construction et la
décoration de la tour des Anges, au Palais d’Avignon, les travaux
menés à bonne fin à Montpellier et à Marseille, l’enrichissement de
la précieuse « librairie » pontificale, des commandes de toute sorte
confiées aux artistes les plus distingués, tels sont quelques-uns des
titres d’Urbain Y à notre sympathie.

« De toutes les pompes dont le pontife romain est environné, il
retint seulement ce qui pouvait porter quelque édification dans les
âmes et rejeta tout le reste : humble jusqu’à l’oubli de son caractère
et de sa dignité, il recevait les rois et les princes qui venaient le
visiter avec une modestie qui touchait leurs cœurs. On le vit, dans
un entretien particulier qu’il eut avec un prince du sang royal, lui
céder la première place, se tenir respectueusement devant lui. Devenu
pape, il ne voulut pas quitter sa robe de moine. Il paraissait ainsi
vêtu dans les fêtes publiques, à la grande édification du peuple. Il
porta cet habit toute la vie; sur son lit de mort il l’avait encore. Sa
vie était celle des religieux les plus fervents. Il jeûnait deux fois la
semaine, ne portait pas de linge, se contentait d’une nourriture
commune et d’un lit très rude. Il avait une telle délicatesse de
conscience qu’il n’eût pas voulu monter à l’autel avant de s’être
purifié des moindres taches dans le sacrement de la pénitence, et se
confessait tous les jours. Quand il était sur le point de célébrer la
sainte messe, son confesseur s’approchait, écoutait ses fautes et le
laissait seul. Urbain Y donnait alors un libre cours à ses prières et
à ses larmes. On vit souvent autour de lui la terre baignée des pleurs
qu’il avait versés. » C’est en ces termes quelque peu optimistes que
son biographe dépeint son caractère U

Urbain Y trouva sa sépulture à Marseille, dans le chœur de l’église
Saint-Yictor. La notice que j’ai consacrée il y a quelques années à
son monument, dans la Gazette archéologique ( 1884), me dispense d’y
insister ici; il me suffira de rappeler que la gravure des Bollandistes,
reproduite ci-contre, est à peu près tout ce qui reste d’un des monu-
ments les plus somptueux du xiv0 siècle. Outre le mausolée de Saint-
Victor, on éleva à Urbain, à Avignon même, dans l’église Saint-Mar-
tial, un cénotaphe, dont le principal ornement, une fort belle statue
en albâtre, est entrée au Musée Calvet; on en trouvera une photogra-
vure dans la livraison ci-dessus mentionnée de la Gazette archéologique. 1

1. Magnan, Histoire d’Urbain V, p. 144.
 
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