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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 6
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Lavoix, Henri: Le vase arabe du marquis Alfieri
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0546

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

on entre dans le bazar où on les vend, on ne peut se déterminer à en
sortir, tant on est séduit par la beauté des vases qui sont décorés
avec une élégance et un goût merveilleux. Les verreries d’Haleb sont
transportées dans tous les pays pour être offertes en présent. »

Cette admiration de Hafiz-Abrou n’a rien qui puisse nous sur-
prendre en face des monuments qui nous sont restés, — Je ne dis
pas des verreries d’Haleb, car leur origine est bien difficile à déter-
miner, — mais des verreries de l’Orient; et en voyant les buires, les
vases, les coupes, les bouteilles, les lampes, le gobelet de M. Alphonse
de Rothschild, la coupe de M. Schefer, la fiole de M. Édouard André
ou la lampe de M. Gustave de Rothschild, il faut reconnaître que
jamais nulle part l’art du verrier n’a été plus fin, plus délicat, plus
riche et d’un goût plus capricieux et plus sûr dans la couleur et dans
la forme. Venise elle-même dont les ouvriers, empruntant les pro-
cédés des fabriques de l’Orient, poussèrent si loin Yartedel marga-
ritaio, Venise n’a pu atteindre la beauté des verreries de la Perse,
du Kaire, d’Haleb et de Damas.

Le vase du marquis Alfieri est un des plus beaux que je connaisse.
Il vient, vous le savez, de la succession du comte de Cavour. Il a été
exposé au Bargello où je l’avais vu une première fois; j’avais été
pris du grand désir de l’étudier de près : le marquis, chez lequel je
me présentai l’année dernière, était absent, mais grâce à l'amabilité
de son secrétaire que je prie de vouloir bien recevoir de nouveau
tous mes remerciements, j’ai pu examiner le monument à mon aise.
J’avais à peine achevé de relever quelques mots de l’inscription
arabe que mon hôte, poussant jusqu’au bout la gracieuseté, me mit
entre les mains une note de M. Michel Amari qui non seulement
avait copié les légendes du vase, mais en avait encore donné aussi la
traduction italienne : le sénateur Amari compte en première ligne
parmi les savants arabisants de l’Italie. Ma besogne était donc toute
faite et faite par un maître que je me serais donné garde de con-
trôler; je n’avais qu’à traduire à mon tour la lecture de M. Amari.

Sur le cou et sur la panse du vase, qui mesure trente-six centi-
mètres de hauteur, on lit en caractères coufiques : Aghiz U maulana
el-solthan, el-malek, el-âlem, el âmel, el Modjâhed, el-morabeth, el-malek,
el âmel, el-Modjâhed, el-Morabeth, el-Modhaghy, el-Modhctfer, el-Mota-
icâkel, el-Mansour, Solthân el Islam, el-âmel, el-âdel, el-Morabetli, el-
Modhaghy, el-Motawâkel, el-Mansour, Solthan el-Islâm ica el Moslemin,
ccitâ el-Kafer ica el-Moscherekîn, May el-âdel fy (el âlamin), c’est-à-
dire : « Honneur à notre maître, le sulthan, le roi sage, agissant,
 
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