Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

DOI issue:
Nr. 1
DOI article:
Müntz, Eugène: Le musée de l'École des Beaux-Arts, 4
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0052

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ils offrent de dissemblances. L’art du portrait surtout était peu
familier encore au jeune artiste; il en a fait la démonstration dans
les effigies, si lourdes et si gauches, de Doni et de sa femme; ainsi
s’explique l’expression maussade, rechignée de notre profil de vieil-
lard. Quant au croquis pour la Vierge et l’Enfant, il ne se rapporte
pas à un tableau déterminé, mais appartient au groupe de Madones
qui ont trouvé leur formule la plus parfaite dans la Vierge à la Prairie
du Belvédère de Vienne.

Une longue série de dessins nous initie aux tentatives plus ou
moins malheureuses des élèves de Raphaël. Nous rencontrons d’ahord
une esquisse pour la figure de Saint Léon, dans la chambre de Cons-
tantin, au Vatican, puis une réplique du dessin représentant une
troupe d’Enfants jouant avec des pommes. Cette composition, inspirée
d’un passage des Tableaux de Philostrate, ainsi que l’a montré
M. Bougot, a passé par la collection de la reine Christine de Suède,
et plus récemment par celle de M. Gatteaux. On sait qu’un dessin
analogue fait partie du Musée du Louvre. D’autres dessins provenant,
eux aussi, de L'entourage du Sanzio, offrent des modèles de décoration,
par exemple une frise de la Villa-Madame et des modèles d’orfèvre-
rie, vases, bassins, « calderino » en forme de cygne, etc. — J’aurais
vivement souhaité de pouvoir inscrire sur ces ouvrages le glorieux
nom de Jean d’Udine (qui a peut-être le droit de revendiquer un
fragment de frise avec des personnages et des animaux fantastiques,
d’une facture aussi large que nourrie et harmonieuse, exposé dans
la salle Schœlcher), mais elles offrent déjà trop de sécheresse et de
dureté pour cet incomparable décorateur, celui de tous les disciples
de Raphaël qui s’est le plus profondément pénétré de son esprit. Elles
se rattachent plutôt au violent et puissant Jules Romain, dont la
page maîtresse — peut-être « de la plus grande force du maître »,
a dit M. Reiset — l'Enlèvement de Proserpine, a également trouvé
un asile à l'Ecole des Beaux-Arts. Cette composition fière et vibrante
a malheureusement le tort de rappeler trop complètement les tradi-
tions de la statuaire : on dirait un bas-relief, tant la facture est
dure et métallique. Laissant de côté quelques autres morceaux,
inscrits à l’actif de Jules Romain, ainsi qu’un dessin de son condisci-
ple, Polydorede Caravage, le Roi des Arméniens conduit devant Trajan,
d’une facture molle en même temps que heurtée, je signalerai une
fort belle esquisse de Perino del Vaga, la Colombe du Saint Esprit au
milieu d’une gloire d’anges. Cette esquisse, à la plume, avec des touches
de bistre et des rehauts blancs sur papier jaune, se recommande par
 
Annotationen