Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Fourcaud, Louis de: François Rude, 13
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0237

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
FRANÇOIS RUDE

(treizième et dernier article1.)

XXXVII

eux qui ont vu Rude à l’époque où nous
sommes se souviennent du merveilleux
apaisement qui s’est fait en lui. Sa phy-
sionomie très douce, ses façons lentes, son
parler grave, cette immense barbe blanche
et soyeuse de Père éternel épandue sur
sa poitrine, ce recueillement de joie
intérieure que respirent ses traits, lui
donnent l’air d’un patriarche assuré en
la pleine possession de la vie. Aucun désir inquiet ne le travaille
plus à aucune heure. Il a conscience d’avoir bien rempli sa tâche
ici-bas. Mais ce n’est pas seulement de son art que lui vient cette
sérénité suprême : un événement d’ordre intime a mis, récemment,
le sceau à son bonheur. Depuis longtemps, l’avenir de sa nièce lui
était un souci. Il avait prodigué, en son éducation, toutes les déli-
catesses de son âme. Il la voyait caressante, instruite, fine, jolie;
sa santé même, si souvent ébranlée, s’était raffermie à force de
soins. Le vieux maître avait pour elle mille coquetteries pater-
nelles, allant jusqu’à s’occuper de sa toilette, se plaisant à lisser,
du doigt, ses cheveux d’un blond pâle disposés en épais bandeaux.
A plusieurs reprises, l’espoir de la marier lui avait tourné la tête;
mais toujours, la déception l’avait désolé. Martine, avec toute sa
grâce espiègle, épouvantait les amoureux par sa complexion mala-

1. Voj. Gazette des Beaux-Arts, 2° pér., t. XXXVII, p. 353, et t. XXXVIII, p. 103
et 468 ; 3e pér., t. I, p. 213; t. II, p. 583; t. III, p. 183 et 504; t. IV, p. 133, 326, 374,
493 et t. V, p. 103.
 
Annotationen