ANTOINE PESNE
PREMIER PEINTRE DE FREDERIC LE GRAND
(deuxième article1.)
’une nature non moins intime furent
les relations de Pesne avec la cour
de Dresde : le peintre les dut sur-
tout à l’intermédiaire du comte
Flemming, pour le compte duquel
il avait en 1717 plusieurs travaux
en train. L’année suivante Pesne
vint lui-même à Dresde, et son art
fut tellement en faveur à la cour
saxonne, qu’il se vit dans l'impossi-
bilité de satisfaire à toutes les com-
mandes. La lettre suivante, écrite par le comte Flemming, en fran-
çais, à M. Mareschall, conseiller privé du Roi de Prusse, et qui a
pour objet de demander la prolongation du congé accordé à Pesne,
cette lettre suffira à prouver l’engouement des dames de la cour de
Dresde pour l’art du maître français :
«Je vous prie de représenter à Sa Majesté le Roy de ma part, que le
peintre Pesne, à qui Sa Majesté a donné la permission de venir icy, a
commencé à peindre madame la comtesse de Doenhoff, et d’autres
dames de la cour; mais que, ne pouvant achever son ouvrage, je prie
Sa Majesté de luy permettre de rester encore 15 jours. Car toutes ces
dames se sont adressées à moi pour demander cette grâce à Sa Majesté,
dans la persuasion où elles sont que mes instances produiront un bon
effet. J’espère que Sa Majesté ne voudra pas les désabuser, et je
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3e période, t. V, p. 318.
PREMIER PEINTRE DE FREDERIC LE GRAND
(deuxième article1.)
’une nature non moins intime furent
les relations de Pesne avec la cour
de Dresde : le peintre les dut sur-
tout à l’intermédiaire du comte
Flemming, pour le compte duquel
il avait en 1717 plusieurs travaux
en train. L’année suivante Pesne
vint lui-même à Dresde, et son art
fut tellement en faveur à la cour
saxonne, qu’il se vit dans l'impossi-
bilité de satisfaire à toutes les com-
mandes. La lettre suivante, écrite par le comte Flemming, en fran-
çais, à M. Mareschall, conseiller privé du Roi de Prusse, et qui a
pour objet de demander la prolongation du congé accordé à Pesne,
cette lettre suffira à prouver l’engouement des dames de la cour de
Dresde pour l’art du maître français :
«Je vous prie de représenter à Sa Majesté le Roy de ma part, que le
peintre Pesne, à qui Sa Majesté a donné la permission de venir icy, a
commencé à peindre madame la comtesse de Doenhoff, et d’autres
dames de la cour; mais que, ne pouvant achever son ouvrage, je prie
Sa Majesté de luy permettre de rester encore 15 jours. Car toutes ces
dames se sont adressées à moi pour demander cette grâce à Sa Majesté,
dans la persuasion où elles sont que mes instances produiront un bon
effet. J’espère que Sa Majesté ne voudra pas les désabuser, et je
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3e période, t. V, p. 318.