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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 3
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Schwab, Moïse: La collection Strauss au musée de Cluny
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0259

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LA

COLLECTION STRAUSS

AU MUSÉE DE ÇLUNY

Le Musée des Thermes et de l’Hôtel de Cluny
vient de recevoir un don d’une grande valeur. La
baronne Nathaniel de Rothschild a offert au Musée
la collection Strauss, qu’elle avait achetée pour
elle. C’est une série d’objets divers, meubles,
tapisseries, bijoux, manuscrits enluminés, des-
sins, etc., tous d’un intérêt à la fois artistique et
historique, et certainement de la plus grande
rareté. L’ensemble est sans doute unique.

Pourquoi cette rareté? Elle a deux causes. D’abord, les persécu-
tions continuelles exercées contre les Juifs ont dispersé leurs objets
d’art aux quatre coins du globe; trop souvent, leurs meubles ont été
brûlés ou pillés. Ensuite, il ne faut pas oublier combien, suivant les
livres sacrés, l’art était banni jadis d’Israël. Pour empêcher toute
tentative d’idolâtrie, Moïse, par le second commandement du Déca-
logue, défend à ses sectateurs de reproduire aucune figure d’un être
vivant : ce qui n’a pas empêché les Hébreux au désert de fabriquer le
veau d’or et de l’adorer, ramassant àcet effet tous les bijoux de femmes,
qu'ils fondaient pour tirer une idole du creuset. S’ils avaient été plus
religieux, les Juifs d’il y a 3,000 ans n’eussent pas dépouillé leurs
femmes, et ils nous auraient légué de petits chefs-d’œuvre inesti-
mables.

Leurs arrière-neveux, au moyen âge et au temps de la Renais-
sance, ont été plus scrupuleux observateurs des prescriptions mosaï-
ques. En principe, leur domaine artistique est fort restreint. Cepen-
dant, par la suite des temps, la rigidité de cette observance s’émousse.
 
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