GAZETTE DES BEAUX-AIITS.
du Pestiféré qui est à Marseille », date du premier voyage de David
à Rome, en 1788. Elle a pour pendant une étude pour un vieillard
conduit au supplice. Le portrait, peu flatté, du sculpteur Moitte,
n’est qu’une boutade, mais elle montre avec quelle sûreté David ma-
niait la plume. Enfin, le croquis représentant les Envois de Rome
de l’année 1808, et parmi eux Y Œdipe d’Ingres, est une sorte de
memento graphique destiné à Mme Gatteaux, la mère de notre géné-
reux donateur.
Il est difficile d’imaginer un contraste plus tranché que celui que
forment avec la manière trop écrite, trop sculpturale de David, la
suavité et la morbidesse de Prudhon.
Dans leur Catalogue raisonné de l'œuvre de Prudhon, MM. de Gon-
court n’ont eu garde d’oublier la belle étude pour la tète de l’Amour
dans le tableau de Y Amour et l’Amitié. Ils l’ont désignée comme la
première idée du tableau (croquis au crayon noir et à la craie sur
papier bleu). Un autre dessin de Prudhon, une académie d’homme,
vu de profil, à mi-corps, affirme avec netteté les principes de la
synthèse pittoresque et les droits du peintre par opposition aux
pratiques du sculpteur.
A l’actif de la Révolution et du premier Empire, figurent en outre
une longue série de croquis de Dutertre, exécutés la plupart en
l’an VII, pendant l’expédition d’Egypte, à laquelle cet artiste était
attaché (paysages, intérieurs, costumes, ornements et ustensiles orien-
taux), un dessin de Boissieu (une Halte de mendiants près d'une fon-
taine, 1802), des projets pour un Monument triomphal par le sculpteur
Moitte, une Académiede Canova (datée de 1795), Y Éducation d'Achille
de Girodet Trioson, et les essais d’une infinité d’autres artistes.
L’École est particulièrement bien partagée en dessins de Géricault.
La donation His de la Salle l’a enrichie d’une dizaine de pièces capi-
tales, appartenant les unes au domaine de la peinture d’histoire, les
autres à celui de la peinture de genre : Cavalier, Prière à la Madone,
Traite des Nègres, Combat de cavalerie, Marche dans le désert. Passage
du Saint-Bernard, etc. La libéralité de M. le marquis de Varennes
nous a valu, d’autre part, trente-trois études du maître sur l’ana-
tomie de l’homme et sur celle du cheval. Comme le regretté Charles
Clément a décrit avec soin ces diverses productions, il me suffira de
renvoyer le lecteur à sa monographie.
Les études d’anatomie de Géricault m’amènent à rappeler celles
de Barye acquises par l’État la vente du grand animalier. Ces
dessins, au nombre d’une vingtaine, se rapportent aux proportions,
du Pestiféré qui est à Marseille », date du premier voyage de David
à Rome, en 1788. Elle a pour pendant une étude pour un vieillard
conduit au supplice. Le portrait, peu flatté, du sculpteur Moitte,
n’est qu’une boutade, mais elle montre avec quelle sûreté David ma-
niait la plume. Enfin, le croquis représentant les Envois de Rome
de l’année 1808, et parmi eux Y Œdipe d’Ingres, est une sorte de
memento graphique destiné à Mme Gatteaux, la mère de notre géné-
reux donateur.
Il est difficile d’imaginer un contraste plus tranché que celui que
forment avec la manière trop écrite, trop sculpturale de David, la
suavité et la morbidesse de Prudhon.
Dans leur Catalogue raisonné de l'œuvre de Prudhon, MM. de Gon-
court n’ont eu garde d’oublier la belle étude pour la tète de l’Amour
dans le tableau de Y Amour et l’Amitié. Ils l’ont désignée comme la
première idée du tableau (croquis au crayon noir et à la craie sur
papier bleu). Un autre dessin de Prudhon, une académie d’homme,
vu de profil, à mi-corps, affirme avec netteté les principes de la
synthèse pittoresque et les droits du peintre par opposition aux
pratiques du sculpteur.
A l’actif de la Révolution et du premier Empire, figurent en outre
une longue série de croquis de Dutertre, exécutés la plupart en
l’an VII, pendant l’expédition d’Egypte, à laquelle cet artiste était
attaché (paysages, intérieurs, costumes, ornements et ustensiles orien-
taux), un dessin de Boissieu (une Halte de mendiants près d'une fon-
taine, 1802), des projets pour un Monument triomphal par le sculpteur
Moitte, une Académiede Canova (datée de 1795), Y Éducation d'Achille
de Girodet Trioson, et les essais d’une infinité d’autres artistes.
L’École est particulièrement bien partagée en dessins de Géricault.
La donation His de la Salle l’a enrichie d’une dizaine de pièces capi-
tales, appartenant les unes au domaine de la peinture d’histoire, les
autres à celui de la peinture de genre : Cavalier, Prière à la Madone,
Traite des Nègres, Combat de cavalerie, Marche dans le désert. Passage
du Saint-Bernard, etc. La libéralité de M. le marquis de Varennes
nous a valu, d’autre part, trente-trois études du maître sur l’ana-
tomie de l’homme et sur celle du cheval. Comme le regretté Charles
Clément a décrit avec soin ces diverses productions, il me suffira de
renvoyer le lecteur à sa monographie.
Les études d’anatomie de Géricault m’amènent à rappeler celles
de Barye acquises par l’État la vente du grand animalier. Ces
dessins, au nombre d’une vingtaine, se rapportent aux proportions,