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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 2
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0156

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

tures de Carie Vanloo et la baie du grand autel. Ce sont dés œuvres
remarquables de ces ornemanistes comptés parmi les plus habiles
ciseleurs de la fin du xvni0 siècle et que l’on sait avoir pris part
à l’exécution du bureau du roi Louis XV, conservé au Musée du
Louvre depuis plusieurs années. On peut apprécier plus complète-
ment encore le talent de La Chenais et de Métivier, dans les deux
chapelles des Fonts baptismaux et du Saint-Sacrement, dont ils ont
sculpté tous les ornements avec un goût exquis.

Auprès de la chapelle de la Vierge s’ouvre une chapelle extérieure
consacrée autrefois à l’Enfance de Jésus et, plus tard, au service des
mariages. La décoration, dirigée par l’architecte Laurent, comprend
un lambris de bois sculpté, formant corps avec une chaire monumen-
tale de style rocaille, ainsi qu’un plafond de Hallé et cinq panneaux
peints par Carie Vanloo, Pierre, Frontier et Hallé. La grande sacristie,
datant de la même époque, est ornée d’une boiserie dont la valeur
esthétique est bien supérieure, tant par la grâce de sa composition,
que par la finesse de son exécution. Sous l’effet du temps, le chêne
s’est revêtu d’une patine brune qui réchauffe cette pièce à laquelle
un balcon à rampe de fer, surmontant la porte d’entrée, donne un
aspect inattendu. La sacristie de Saint-Sulpice, plus remarquable au
point de vue de l’art que comme monument religieux, était garnie
d’un riche mobilier qu’elle a perdu. C’étaient des urnes antiques
servant de piscine et des vases de marbres rares qui font maintenant
partie des collections du Louvre.

La place de l’église était occupée, avant la Révolution, par un
grand séminaire, dont la chapelle avait été peinte à fresque par
Charles Lebrun. Dès le xvme siècle, on projetait de dégager le por-
tail de Saint-Sulpice, en l’entourant d’une enceinte de bâtiments
uniformes. Une seule de ces maisons à proportions colossales, a
été construite dans l’angle qui avoisine la rue Saint-Sulpice.
A l’extrémité de cette même place et à l’intersection de la rue du
Vieux-Colombier, on aperçoit une maison de l’époque de Louis XVI,
dont les allèges des fenêtres portent des frises à médaillons et à ara-
besques sculptées dans le goût des ornements de J.-B. Huet.

En entrant dans la rue Bonaparte, on trouve au n° 88, l’hôtel
qui a été habité autrefois par le cardinal de Polignac, ambassadeur
de France à Rome, que Pannini s’est plu si souvent à représenter
dans ses tableaux. Le cardinal de Polignac avait recueilli, en Italie,
une superbe collection de statues antiques qui fut ensuite acquise par
le roi de Prusse et qui a servi de premier fonds au Musée de Berlin.:
 
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