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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 3
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Fourcaud, Louis de: François Rude, 13
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0254

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23-2

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

note de Théodore Pelloquet, publiée dans le Siècle, du 6 novembre,
résume ici le sentiment général : « Rude n’était pas de ceux qui
croient pouvoir séparer le culte de l’bonnête du culte du beau. Son
existence tout entière fut un exemple constant d’abnégation, d’énergie
et de fierté d’âme, en même temps que de modestie sincère. Il a mis
son orgueil à ne pas s’humilier devait certains honneurs qui, trop sou-
vent, abaissent le génie même. » Et je m’en voudrais, enfin, de ne pas
transcrire, à cette place, ces lignes parues, six jours plus tard, à
VÉmancipation de Bruxelles, dans un article de M. Jean Rousseau et
où le maitre nous est montré, en un frappant raccourci lapidaire :
« Parti d’une des régions les plus obscures de la société et parvenu
à l’une des plus hautes célébrités contemporaines ; — n’ayant rempli
la traversée de sa vie que de beaux ouvrages et de nobles actions ; —
admirable de courage, d’honnêteté, de modestie, dans les difficultés
sans nombre de sa carrière artistique et de sa vie privée; — caractère
sans tache, digne de tous les respects; immense talent, digne de tous
les éloges ; existence glorieuse à tous les égards ; — mort sans enne-
mis et sans critiques, à l’ombre d’un dernier laurier...»

XL

Depuis plusieurs semaines, la lourde pierre est scellée sur le
corps de François Rude. Sa veuve, absorbée en sa peine, ne souffre
même pas qu’on tâche à la consoler et, pour tout adoucissement,
recherche au fond de sa mémoire, le sillage de ses bonheurs perdus.
On lui a dit que le 15 novembre, à la distribution des récom-
penses de l’Exposition Universelle, le nom de son mari, premier
lauréat du jury des sculpteurs, a été salué d’une acclamation. On a
pu ajouter que, pour cette journée éclatante, l’un des chefs-d’œuvre
de Rude, le Petit Pêcheur à la tortue, a figuré dans la salle d’honneur,
non loin du trône impérial. Misères que ces distinctions, puisqu’il
n’est plus là pour en jouir! Elle n’a plus qu’un désir au cœur : être
déchargée de la vie et le rejoindre par delà les sphères. Mais une
circonstance imprévue va la mettre en cause une dernière fois, à
propos du groupe d’flébé et l’Aigle de Jupiter. Que l’oubli la couvre
ensuite : elle n’a plus souci que de se souvenir.

Peu après la mort du maître, un rédacteur de Y Illustration visitant
 
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