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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 3
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Phillips, Claude: La "Guelph Exhibition" à la New Gallery et l'exposition des maîtres anciens à la Royal Academy: correspondance d'Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0282

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GAZETTE DES BEAUX-A11TS.

encore, le Samuel Foote, de Reynolds, le Quin, de Gainsboroügh, la célèbre
cantatrice MK' Élizabeth Billington, dans un portrait attribué à Hoppner; puis
M’* Pritchard, une Lady Macbeth, qui précéda la Siddons, et que le docteur Johnson
appelait volontiers the inspired idiot.

J’ai déjà fait allusion à ces charmantes étoiles du théâtre, — Mme Mary
Robinson et Mmo Jordan, — en parlant d’une autre royauté qu’elles avaient con-
quise simultanément avec celle des planches.

Je n’entreprendrai point de décrire en cette occasion la très nombreuse
série de miniatures, dues en grande partie â nos plus habiles maîtres dans
ce genre, et provenant des collections les plus célèbres du royaume. Encore
moins pourrai-je parler des admirables faïences de Wedgwood, des faïences his-
toriques, des porcelaines de Chelsea, des émaux de Battersea; ni encore des
curieuses lettres autographes et reliques personnelles qui, rangées en de grandes
vitrines de musée, prennent place au milieu des galeries et partagent avec les
tableaux l’attention des curieux.

II

Nous en sommes à la vingt-deuxième exposition annuelle des maîtres anciens,
à la Royal Acâdemy, et quoiqu’il y ait lieu d’y signaler un plus grand nombre de
réapparitions que d’habitude, il est évident que la source d’où l’on a puisé, depuis
presque un quart de siècle, tant de merveilles, est encore loin d’être à sec. Pour la
première fois depuis plusieurs années, on est revenu à la coutume de réunir dans
une salle à part une collection de tableaux italiens, flamands et allemands appar-
tenant au xve et au commencement du xvie siècle. De plus, il y a à noter cette
année, à côté de la collection de peintures à l’huile, une série historique de dessins
à l’aquarelle de l’École anglaise, commençant avec les médiocres précurseurs du
milieu du siècle dernier, pour passer à travers la grande époque de l’épanouisse-
ment complet, jusqu’au regretté Frederick Walker, dont les touchantes idylles et
études de la vie rustique terminent dignement la série.

Parmi les primitifs des écoles italiennes il ne faut guère s’attendre à trouver
des chefs-d’œuvre faits non seulement pour intéresser les vrais amateurs, mais
pour éblouir le public; caries trésors appartenant à cette catégorie, nous les avons,
à quelques exceptions près, presque tous vus défiler sur les parois de l’Académie.
Voici cependant, parmi d’autres nouveautés, un grand tableau sur panneau,
La Salutation, de Piero di Cosimo (à M. W. Cornwallis West), montrant au
milieu, sur une estrade élevée, un fort beau groupe de la Vierge rencontrant sainte
Elisabeth, dont l’intérêt, tout spécial est de servir à prouver que c’est dans l’œuvre
de son compagnon d’atelier, beaucoup plus àgéque lui, que Mariotto Albertinelli puisa
l’idée première de son célèbre tableau, la Visitation qui est aux Offices. Il y a aussi
dans cette composition compliquée un Saint Nicolas et un Saint Antoine de gran-
deur naturelle, sans parler d’un lointain, laissant entrevoir à gauche la Naissance
du Christ, à droite le Massacre des Innocents. Toutes ces parties subordonnées,
ainsi qu’une partie du groupe principal, révèlent une étrange dureté de pinceau
que nous ne sommes pas accoutumés à retrouver dans les œuvres reconnues de
 
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